Saturday, 28 February 2009

Quelusia

Dictionnaire des sciences naturelles,... suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes...
Por Frédéric Georges Cuvier:

QUELUSIA Bot Vandelli dans sa Flore du Brésil donne ce nom à un de ses genres qui doit être reporté au Fuchsia dans la famille des onagraires Voyez FUCHsIA J

Un groupe de Cycas revoluta

La Belgique horticole Annales de botanique et d' horticulture: "UN GROUPE DE CYCAS REVOLUTA "

HISTOIRE DU FUCHSIA

HISTOIRE DU FUCHSIA.
Par M. Oscar Teichert.

Traduit du Hamburger Garten- und Blumenzeitung 1866, p. 433.

p.12 On aurait peine à trouver encore un genre aussi recommandable que le Fuchsia pour la facilité de sa culture, soit comme plante de pleine terre, soit comme fleur de salon. Il est indispensable au parc le plus élégant, et accessible au plus modeste amateur, à cause de sa culture aisée et de son prix peu élevé, surtout depuis que, dans le cours de ces dernière décades, le nombre toujours croissant de ses espèces a permis à l'art horticole de créer une quantité illimitée d'hybrides. Comment ces espèces et ces formes qui ont donné une nouvelle impulsion au commerce horticole et au goût des fleurs, ont-elles été peu à peu acclimatées ou produites ? question qui présente certes un intérêt général bien que l'on ne puisse pas toujours déterminer d'une manière scientifique si l'on a devant soi une espèce ou seulement une forme; car on a affaire à un genre dont les espèces se sont rapidement succédé, qui se prête d'ailleurs sans peine à la production d'hybrides et qui en a probablement vu naître dans sa patrie. Mais pour exposer la découverte du premier Fuchsia, nous devons nous reporter à une époque depuis longtemps écoulée.

Lors de la seconde exploration qu'il fit en Amérique sur l'ordre de Louis XIV, dans la dernière décade du XVIIe siècle, le franciscain Charles Plumier, (né à Marseille, en 1646 selon Willdenow; en 1666 selon Sprengel) découvrit en 1696 un élégant arbuste qu'il appela [p.13] Fuchsia en l'honneur du célèbre botaniste Léonard Fuchsius et qu'il décrivit sous le nom de Fuchsia triphylla fl. coccinea dans son ouvrage intitulé Nova plantarum Americanarum gênera, (Paris 1703). Au grand dommage de la science, Plumier mourut en 1704 sur la presqu'île de Cadix, au moment où il entreprenait un quatrième voyage en Amérique. Mais son genre Fuchsia lui survécut : car Linné, tout en lui conservant son nom, le fit entrer dans son système avec nombre d'autres que l'on doit à son esprit investigateur. Dans ce système, le nouveau genre fait partie du premier ordre de la huitième classe. (Octandrie monogynie) qui comprend, en outre, tant de gracieuses plantes de luxe : par exemple les Ericées si abondantes dans l'Afrique méridionale. Dans le système de Jussieu, le Fuchsia appartient à la XIVe classe. (Péripétalie : Dicotylédones à corolle polypétale superovariée), et y forme avec d'autres genres la famille des Onagrées.

Plus d'un siècle s'écoula sans que le genre vit s'augmenter ses espèces; mais, surtout à dater de 1820, l'Amérique occidentale fut de plus en plus explorée par les botanistes, et dès lors le nombre des espèces s'accrut considérablement. On reconnut bientôt ses stations de prédilection dans les endroits humides et ombragés des forêts ou des hauteurs en pente douce du Mexique, du Pérou, de la Colombie, du Chili, et en général de de l'Amérique du Sud. C'est là que les naturels nomment «Molla-Ecantu» ou plante de la Beauté, une espèce découverte par Mathews dans les forêts de Huassa-Huassi et de Muna, dans la région de Huamantaga. On découvrit aussi quelques espèces dans la Nouvelle-Zélande. Si bien que le Prodromus de Candolle (1824-26) en contenait déjà 26, et le Synopsis de Dietrich (1841)34. En 1848, plus de 40 espèces avaient été déterminées scientifiquement, toutes pourtant ne vinrent pas enrichir nos jardins.

Le premier Fuchsia que l'on introduisit dans les jardins d'Europe, fut importé du Chili en 1788. C'est l'espèce découverte jadis par Plumier.

F. coccinea Ait. (Bot. Cab. 933. Bot. Mag. 97. Duh. Arb. éd. nov. I. t. 13. F. écarlate. F. magellanica Lamb., Na-husia, Schneev., Skineera, Moench, Quelusia Vand.). Calice écarlate. Corolle bleu violet. A la fin du siècle dernier et au commencement de celui-ci, on aimait à à en orner les serres : les feuilles spéciales de l'époque s'accordent à le constater. Peu de temps après son introduction, il se trouvait en Allemagne dans le parc de la cour à Stuttgart et chez le négociant Bremer à Tilsit. Il fleurit chez ce dernier en 1796 comme le rapporte le Manuel des amateurs d'horticulture de Becker, pour l'an 1798. On en prenait grand soin ; et en 1810 un amateur se plaignait d'avoir vu périr deux pieds, parce que, sur l'indication de quelques auteurs, il les avait laissés en plein air, quoique sous abri. Le F. coccinea est longtemps resté le seul Fuchsia recherché, au dire de Loudon dans l'Encyclopédie; en 1852 l'Amateur de jardins de Wredow n'avait à y ajouter que le F. gracilis.

Cette espèce s'est conservée jusqu'à ce jour dans beaucoup de jardins, et vient de produire récemment une variété : le F. coccinea superba.

Avant cela pourtant quelques autres espèces s'étaient montrées dans des jardins d'une plus grande importance; et en 1790 le Chili et la côte nord-ouest de l'Amérique nous envoyèrent le
F. lycioides Andr. Bot. Rep. 120. (Bot. Magaz. 1024.) Calice rouge clair ; corolle rouge lilas. Loudon ne mentionne que le F. lyc. à côte du F. coccinea dans l'Encyclopédie; et le fameux écrivailleur J. von Reider, dans ses Annales d'horticulture, le recommande aux jardiniers et aux amateurs.

Selon Porcher vint ensuite en 1821 le F. excorticata L. sp. pl. (Bot. Reg. 857. Lk. et Otto Abbild t. 46. Bot. Cab. 1347, F. sans écorce Skinnera Forst.). C'est une belle espèce un peu délicate, originaire de la Nouvelle-Hollande, à calice d'abord vert, puis bleu et enfin tout rouge ; corolle violet foncé.

Dans la huitième année de ses Annales, Reider donne le dessin du F. arborescents Sims. (Bot. Mag. 2620. Bot. Reg. 943), F. en arbre. D'après cet auteur, on le cultive comme fleur rare depuis 1824; en 1830 il obtint un prix à l'exposition de Vienne. Plus tard Hartweg en trouva un arbre de 12 pieds de haut, avec un tronc de 2 pouces de diamètre, et couvert de fleurs abondantes, à Oaxaca à des places ombragées d'un ruisseau.

On donne comme variété du F. arborescens, le F. syringaeflora, (F. amoena Hort., F. hamilloides fl. Mex. Schufia arborescens Spach.) Van Houlte l'obtint en 1847 de semences envoyées du Guatemala. Sa place est-elle vraiment ici? On pourrait en douter, vu que la plante mère est indigène au Mexique et que d'ailleurs le F. syringaeflora fleurit en panicule. C'est ce qui a décidé Spach à en faire un nouveau genre nommé Schufia (mauvais anagramme de Fuchsia). Au point de vue de la culture, toute sa valeur consiste en ce que, plantée en automne, elle fleurit en hiver.

Porcher donne comme ayant été introduit, ensuite le F. gracilis Lindl. (Bot. Reg. 847, Bot. Cab. 934. F. élancé, F. decussata Grah. (non R. et P.) Bot. Mag. 2507.) Ce Fuchsia a de petites tiges élancées fort élégantes, et ressemble au F. cocc. pour la coloration des fleurs. On l'introduisit en 1825 dans les jardins; il croît au Chili et au Mexique ; le botaniste Don l'a pris pour une variété du F. macrostemma. Reider le recommanda aux fleuristes allemands en en publiant un dessin
dans ses Annales. On en eut bientôt une variété : multiflora Lindl. (Bot. Reg. 1032), F. multiflora Lodd. Bot. Cab. 1514.

On pourrait citer ensuite le F. microphylla H. et B. (Bot. Cab. 1545) originaire du Mexique, à calice pourpre et corolle pourpre foncé. D'après Porcher il fut introduit en 1827. C'est avec le
F. cylindracea la meilleure espèce à petites fleurs ; ce qui fait qu'on le cultive encore dans d'importants établissements. Plus tard le voyageur Heller le trouva aussi dans les contreforts de l'Orizaba (Mexique). On produisit bientôt une variété à plus grandes fleurs, connue sous le nom de F. mycrophylla grandiflora.

Le F. Linoides, que Reider présenta en 1830 aux fleuristes, eut peu de succès.

Il en fut tout autrement duF. globosa Lindl. (Itut. Reg. 1556. Bot. Cab. 1981. Bot. Mag. 3364. F. à fleurs rondes = F. baccillaris Hort.) qui, robuste et dur, convenait pour la culture de salon. C'est une plante assez petite, fleurissant abondamment ; elle a un calice écarlate et une corolle d'un brun violet. Il eut beaucoup de succès, surtout en Angleterre, en l'unissant au F. coccinea, on lui fit produire quelques hybrides que l'on admira beaucoup, il y a de cela quelques dizaines d'années. Son origine est incertaine; il paraîtrait que, de même que quelques autres Fuchsias cultivés comme espèces dans les jardins, ce n'est qu'un produit hybride du /'. macrostemma. Parmi ses variétés les plus estimées étaient : en 1838, le F. erecta (baccillaris erecta) à branches droites et le F. maxima, dont les fleurs sont plus grandes et pins belles ; plus tard, en 1852, quelques variétés produites par Miellez.
Mais le ff. fulgcns Lindl. (Bot. Reg. 1838, t. I., Fuchsia brillant) vint bientôt obscurcir l'éclat que jetait le précédent. Le Bot. Reg. d'Edward (1838) le recommande en ces termes : <> II fut découvert par deux naturalistes espagnols, auteurs d'une flore inédite du Mexique, Mocino et Seife, mais ce ne fut qu'en 1837 que Hartweg le recueillit et le fit parvenir en Angleterre. Sa baie verdâtre exhale une odeur de pomme et a bon goût. Il fleurit pour la première fois chez l'horticulteur Lee à Hammcrsmith, auquel il valut la médaille d'argent de la Société horticole de Londres. L'année suivante, au mois de juin, il fut exposé par Audot à la Société royale d'horticulture de Paris, et y fit sensation. Ses grandes fleurs rouge minium et surtout sa dureté le recommandèrent puissamment; c'est avec ce Fuchsia, fécondé d'abord à l'aide des F. globosa, conica et gracilis, que commence cette longue série d'hybrides dont nous nous glorifions aujourd'hui. Jusqu'en 1841 il eut la réputation incontestée d'être la plus belle espèce; et une variété du F. fulg., le F. dependens Hook. (tuberosa), se vendait dans ce temps là pour la somme de 3 marcs à Flottbeck, et de 10 francs à Liège.

Vers cette même époque, on vit se succéder rapidement chez nous beaucoup d'autres espèces, parmi lesquelles il doit naturellement se trouver des hybrides.
Le ï. mntabllts Hort. Àngl. est une de ces espèces non encore fixées exactement. On le cultivait déjà en 1856 et on le regardait comme une variété du F. macrostemma. Son calice est écarlate carmin ; sa corolle, d'abord bleue, puis bleu violet. 11 faut aussi ranger ici le F. Thom- sonii Hort. Angl. qui provient selon toute apparence des F. macros- té ni uni etgracilis, et le F. Youngii grandiflora.
Le f. corymfoiflora R. et. P. (FI. peruv. 5, f. 525, f. a. — Bot. Reg. \841, t. 70, F. corymbifère)mérite d'être mentionné comme bonne espèce, assez dure, à grandes fleurs carmin et pourpre. Ce Fuchsia est répandu fort loin dans les Andes du Pérou ; il y a longtemps déjà, Ruiz et Pavon ont découvert dans les endroit ombragés des forêts de Chincao et Muna (N. E. de Lima) des troncs de ce Fuchsia, atteignant la hauteur d'un homme et assez dépourvus de branches. Le botaniste Mathews le trouva aussi à Chacapoyas; enfin le Dr Jameson découvrit sur le flanc occidental du grand volcan de Pichincha (Colombie) une espèce fort voisine du F. corymb. Peut-être n'était-ce qu'une variété. Après n'avoir été longtemps connu que par les dessins de Ruiz et de Pavon, le F. corymb. parvint enfin (1859) en Angleterre. C'est l'horticulteur Standish à Bagshot qui l'y a introduit. Il en reçut la semence, à ce qu'on dit, d'une personne qu'il connaissait à Montréal (Canada) ; celle-ci, h son tour, l'avait reçue d'un ami revenant de Cusco (Pérou). La semence provenait-elle de sauvageons ou de plantes de jardin? Ce point reste en question. En 1840, H. Boekmann, de Hambourg, le répandit sur le continent ; pourtant en 1842 il coûtait encore 5 marcs à Hambourg et à Flottbeck. C'est une des plus magnifiques espèces ; il produit des co- rymbes de fleurs bien formées, pendantes, épaisses, presque ombellifèrcs Après avoir déjà produit en 1852 une variété à calices blanchâtres, il donna naissance de nouveau à quelques métis, parmi lesquels on remarque une variété à feuilles multicolores.
F. cyllndrlca Lindl. (F. cylind. Hort. F. cylindrique). Celle jolie espèce à petites fleurs, qui a des fleurs rouges et des calices verts, est originaire du Mexique. C'est dans le jardin de la Floricultural Society de Londres, qu'elle sortit, dit-on, de semences envoyées par George Baxter, de Birmingham. En 1840 elle parut sur le continent.
A la même époque l'Angleterre reçut le f. radlcans Miers (Bot. Reg. 1841 f. 66. Gard.-chron. 1841. Aug. F. droit.) Il atteint la hauteur de 8 pieds et se distingue de son congénère le F. affinis St. Hilaire par son habitus général et par les proportions du calice. Miers le trouva sur les monts des Orgues (Brésil), à 1000 mèlrcs au-dessus du niveau de la mer. Le jardin botanique de Birmingham possédait la plante originale. H. Caracron à Birmingham reconnut bien vite que ce Fuchsia avait sa place marquée dans la serre froide et non dans la serne chaude. L'année 1841 le vit fleurir dans plusieurs collections d'Angleterre. Le calice est ccarlate clair; la corolle est d'un pourpre foncé.

Autre introduction de la même époque : le F. cordifolia Lindl. (Bot. Reg. 1841. A. 70. F. r.ordifoliu, Benth. Fuchsia à feuilles cordées.) Harlweg le trouva sur le Zetuch ou Xetuch, volcan du Guatemala, à 5000 mètres au-dessus du niveau de la mer (environ 10,000 pieds) et l'envoya à la société horticole de Londres où il fleurit bientôt. Ce fut à la même époque qu'il découvrit encore maintes autres espèces qui ne sont probablement pas en culture. C'est ainsi qu'à l'ouest de la plaine de Bogota, en traversant le Parama de San Fortunato, il trouva sous des Acacias et des Pipéracées le F. verrocosa, arbuste nain h petites fleurs écarlale, et le F. kirtella dont les liges tendres et semi-grimpantes atteignent, en s'attachant à d'autres plantes, la hauteur de 25 pieds. Peu de temps auparavant, il avait découvert sur le versant occidental du Pichincha, sur lequel est bâtie la ville de Quito, les F. sylvalica,, sessilifloru, scabrhis- cula et dependens. Ce dernier, avec ses fleurs ccarlate au bout des branches, est d'un aspect fort gracieux. Sur le versant oriental il rencontra le F. ampliata. Les régions élevées des Cordillères centrales, au pied desquelles se trouve la ville de Popayan, lui fournirent les F. ca- nescens et corollata.
Pour revenir au F. cordifolia, disons que c'est, sinon une des plus belles espèces, du moins une plante remarquable, à cause de ses fleurs écarlate ou orangé à bractées vertes, et à cause de la grandeur de ses feuilles; remarquable encore en ce que les naturels mangent les baies qui, à l'état sauvage, mesurent un pouce et demi. En 1842 elle se payait encore 5 marcs à Flottbeck.
Autre espèce : le I. alpestris Gard. (Bot. Mac/, t. 5999) que Gardner trouva, dans les montagnes des Orgues, sur un sol rocailleux et couvert, à 5000 pieds environ au-dessus du niveau de la mer. Elle donna en 1842 au jardin botanique de Glascow des calices d'un rouge luisant avec une corolle rouge pourpre.
Le F. lutcgrifolin Lind. est, sauf sa coloration plus vive, semblable au précédent; iJ est un peu plus anciennement connu.
Celte dernière observation s'applique aussi au ï. vlrgatn Ilonr. C'est une des espèces les plus dures. Dans les premières années de la S™" décade, on en tirait parti en y greffant des espèces pendantes.
Lef. reflexa Hort. Berol. Cette plante, avec ses jolies petites fleurs, ressemble fort au F. micropltylla cl pourrait bien en tire une variété. On le dit originaire du Mexique. Le V. Cottlnghaml, si recherché à la même époque, ne se distingue du F. reflexa que par la teinte plus foncée de ses fleurs et de son feuillage.

Le F. macrostemma R. et P. (//. Peruv. 3, t. 324. f. 6, Bot. Cab. 1862. F. à grande étoile), est une bonne espèce dont beaucoup d'autres semblent dériver. Il croit dans les montagnes du Chili et, jusque dans ses pétales et dans ses étamines ressemble au F. coccinea, au F. serra- tifolia et à sa variété le F. denticulata. Il paraîtrait que bien des Fuchsias que l'on cultive comme espèces dans les jardins, ne sont en réalité que des formes du F. macrostemma.
C'est ainsi que le F. globosa et le F. conica semblent en provenir; ainsi encore on range ici en qualité de variétés la F. conica lui-même ; le F. longiflora; recurvala Ilook. (F. macrostemma «or. recurvata Bot. May. 5521) que M. Niven obtint de semence au jardin botanique de Dublin; les F. gracilis, mulabilis et tenella Lindl. (Bot. Reg. 1052). Quant au F. mucroslemma même, il était encore rare sur le continent en 1840; en 1847, M. Verschaffelt de Gand créa une variété à calice blanc.
Ce n'est que vers cette époque que l'on commença à mieux connaître sur le continent, le W. decnssata R. et P. (FI. pér. t. 323, f. G, F. croisé) originaire du Pérou, à calice rosé foncé et corolle écarlate; le t. thi- mirolia II. et fi. (Sweet's Br. fl. gard. sér. 2, t. 35) provenant du Mexique; et le F. vennsta II. et B. (F. charmant) de la Nouvelle-Grenade. Le F. thymifolia a un calice et une corolle d'abord d'un rosé pâle, puis d'un pourpre foncé, le F. venusla un calice rouge pourpre et une corolle écarlate.
V. afllnis St. Hilaire (F. semblable). C'est une espèce à grandes fleurs, presque grimpante, h calice carmin et corolle violette: elle est originaire des mcntagnes des Orgues (Brésil). On pourait y rattacher le F. inte- grifolia St. Hilaire et le F. radicans Miers. En 1842, le F. affinis se vendait comme nouveauté à Flottbeck, un exemplaire sur le point de fleurir coûtait G marcs.
Le F. dlscolor Lindl. (Bol. Mag. 5499, Bot. Reg. 1805. F. à couleurs variées. F. Lowei Horl. Angl.) fut une excellente acquisition pour l'Angleterre. Dans ce pays, elle résiste au grand air, quoiqu'on Allemagne on la voie presque toujours geler jusqu'au sol. Il provient de port Famine (îles Falkland) où il pousse dans des endroits, d'ailleurs abrités, mais enterrés l'hiver sous trois à quatre pieds de neige et de glace. Il ressemble fort aux F. gracilis multiflora et tcnella.
Comme le précédent, le F. conica Lindl. (Bot. Reg. 1002, F. conique), résiste au grand air en Angleterre : il vient du Chili.

Quelques années après, en 1845, une nouvelle espèce, le F. serratifolf.i, R. et P. (Floricult. Cab. 1845. F. ;' feuilles en forme de scie), fit sensation aux expositions anglaises h cause de ses fleurs longues d'un pouce et demi, de son calice rouge clair à entailles vert jaunâtre, et de sa corolle écarlate. Il obtint des prix à Cbiswick, à l'exposition de la Société horticole de Londres et à Regcnt's park. Ruiz et Pavon l'avaient trouvé à Muna; Sprengel et, après lui, Dietrich l'avaient décrit ; mais ce fut Lobb qui le premier nous l'apporta. A son tour, il l'avait trouvé aux environs de Muna (Pérou) ; il l'envoya h James Veitch et fils à l'établissement deKillerton (Exeter), où il fleurit pour la première fois dans le courant de l'été de 1844. Bientôt après le dessin parut dans le Bot. Reg., ou mieux dans le Bot. Mag. dont Hooker le jeune commençait à faire le succès. En 1845, on pouvait se le procurera Erfurt; plus tard, en 1852, en le fécondant au moyen du F. Napoléon, on lui fit produire un Fuchsia hybride à calice blanc.

Un nouvel envoi que Hartweg fit à cette époque à la Société horticole de Londres nous valut une autre espèce fort recherchée: le V. splcn- dens Zucc. (F. cordifolia fi Hook. non Lindl., F. brillant) à calice écarlate et corolle verte. 11 ne tarda pas à fleurir à Londres. Hartweg l'avait découvert sur le mont Fotanpeque, à 10,000 pieds au dessus du niveau de la mer, c'est-à-dire à 5000 pieds plus haut que le point de congélation du Mont Blanc. Aussi résiste-t-il parfaitement aux hivers anglais. Après Hartweg, Linden l'exporta de Chamula, et Skinner du Guatemala. En 1858 on mit dans le commerce Président Gosselin, bonne variété du F. Splendens.
Le f. macracnntha Hook. (F. à grandes fleurs) qu'on introduisit ensuite, était, de toutes les espèces déjà connues, celle qui avait les plus grandes fleurs. A vrai dire, ces fleurs étaient d'un rouge pâle et n'avaient pas de corolle : en revanche, elles étaient très-abondantes. Malhcws l'avait autrefois trouvé sur les hautes montagnes d'Antimarca (Pérou), grimpant sur des arbres, et en avait envoyé des exemplaires pour l'herbier de Hooker. Lobb, voyageur de Veitch , dont nous avons parlé tantôt, fut le premier que l'introduisit dans les jardins (1846). Il l'avait trouvé dans les forêts de Chasula (Colombie) à une hauteur de 5000 pieds au-dessus du niveau de la mer. On en fait encore grand cas aujourd'hui en Angleterre et en Allemagne ; dans ces deux pays il atteint une hauteur de 2 à 3 pieds.
Il paraît qu'à celle époque (1847) on importa une espèce que l'on donnait pour le W. mexicana (?) et que Porcher appelait W. mon- tana. (?)
On connaît plus exactement les deux espèces suivantes : F. acynl- folla Scheidw. (F. breviflora, F. à feuilles d'Ocymum) petit arbrisseau« AnteriorContinuar »
mignon, d'origine mexicaine qui pour la première fois en 1847, montra dans les serres tempérées de M. Galeotli, ses fleurs à calice rosé et à corolle nuancée de blanc et de rosé. — Et le V. nlgrlcans Lind. (F. noirâtre) que Linden trouva dans les chemins creux, humides et ombragés des régions froides de la province Merida (Venezuela) à l'entrée de Paramilla de la Muculi (entre Mendoza etTimotes) à 2270-2GOO mètres au-dessus de l'Océan. Les voyageurs Linden, Funcke et Schlimm en rapportèrent de la semence en 1847; et c'est dans son établissement qu'elle montra pour la première fois en Europe, ses fleurs à pétales violet foncé et à calice écarlate.
Le F. procambens (F. pendant) de la Nouvelle-Zélande, est peut- être depuis plus longtemps en culture.
En 1847 on importa le V. spcctabills Uook. (le plus beau Fuchsia) auquel on a décerné le titre de « Roi des Fuchias. » Veitch et fils l'envoyèrent en avril 1848 à l'exposition de la Société horticole de Régent strect (Londres) ; et la il obtint la grande médaille d'argent à cause de la beauté de ses branches rouge sang, de ses feuilles vert foncé et de ses fleurs écarlate brillant, avec lesquelles ses c'tamincs forment un contraste agréable. Hooker rapporte qu'on le prit d'abord pour le /'. loxensis Hamb. (dont le dessin avait paru dans //««/.. /(//. et Spec. plant, vol. VI, t. 556) et aussi pour le F. loxensis Benth. (Plantas Ifartwegianae, n° 753); mais que c'est une espèce différente des précédentes et s'en iistinguant surtout par ses étamines. Les premiers exemplaires lui vinrent de Seemann qui les avait recueillis en septembre 1847 h Pambo de Jéerba, El Equador. La plante de Veitch, ajoute Hooker, aura probablement été trouvée par Lobb, dans la même région, car quoique ce dernier ne parle que des <> Van Iloulte en publia le dessin dans la livraison de juin 1848 de la flore desserres.
On peut rattacher au Fuchsia précédent, le F. minlntn Planch. (F. minium.) originaire de la Nouvelle-Grenade, à fleurs minium.
Le F. simpllcicanlis R. et P. (F. sans branches) et le F. npctaln R. et P. (F. sans pétales) nous viennent du Pérou. L'auteur de la fl. pe~ rut-, dit qu'il ressemble au F. serralifolia, quoiqu'il soit moins remarqué. Le second de ces Fuchsias dont les belles et grandes fleurs n'ont pas de pétales, et dont le calice rosé se termine en pointes vertes, se vendait en 1849 à G 2/3 thall. chez J. Linden. Ce n'est que tout récemment que le catalogue de Laurentius fait mention du F. simplicicaulis.

Le gracieux F. Miellezl est, selon toute apparence d'origine plus récente encore, il est tout couvert de mignonnes petites fleurs pourpre éclatant, longues à peine de 3 lignes, à en juger d'après l'exemplaire qui figurait en 18G4 à l'exposition de Berlin.
Le catalogue de Laurcntius mentionne le Fuchsia précédent ainsi que le f. coralllna (corollata?) parmi les rares espèces que ce grandiose établissement continue à cultiver à côté de centaines de variétés.
Les catalogues de plusieurs maisons citent encore comme espèces le F. longiflora et le I . virgata Sweet, que l'on trouvait dans les jardins d'Allemagne dans la quatrième décade de notre siècle; en outre : le F. linearifolia Hort. et parviflora. Lindl., ainsi que quelques antres dont on ne saurait absolument pas dire s'ils sont espèces ou formes.
Les espèces suivantes : F. cinnabarina, yranadensis, guinoduensis et verticillala que le catalogue de Linden pour 1853 donne comme nouveautés, n'ont pas encore attiré plus particulièrement l'attention. Nous n'avons pas non plus de nouvelles importations à signaler.
Ce sont les hybrides du Fuchsia, bien plus que ses espèces qui lui ont donné tant d'importance au point de vue horticole ; car les notables différences de port et de floraison que présentent les divers Fuchsias — comparez, pour vous en convaincre le F. microphylla et le F. corymbi- flora — ont tout naturellement fourni une occasion excellente pour la production de formes nouvelles. Nous avons à examiner cette production sous un double rapport : au point de vue de la forme et de la coloration des fleurs. Quant au port général, si différent dans les différentes espèces, nous n'avons pas à en tenir compte; car, en culture, on exclut tout Fuchsia de taille médiocre et de feuillage rare ou peu gracieux. En soumettant les espèces h une analyse exacte nous trouvons que, malgré les différences dans la longueur des fleurs, la couleur reste assez constante. Le calice est presque toujours d'une nuance quelconque du rouge; les pétales, la plupart du temps, ont une coloration bleue; et, sauf quelques individus à nuance claire ou spéciale, la grande majorité présente des tons foncés. Quant à la structure de la fleur, clic s'est perfectionnée à peu près en même temps que la couleur. Sous l'influence des tendances générales de la mode, elle est devenue quelque chose de difforme, quelque chose de semblable à la crinoline et a bientôt dépassé les justes limites du gracieux. On exige d'un Fuchsia parfait que le calice et les pétales soient dans un juste rapport de grandeur avec les étamines ; que les folioles du calice ne soient ni trop étroites ni mal placées; qu'elles soient rcjetées en arrière, ou que tout au moins elles s'écartent assez pour laisser voir distinctement les pétales dont la couleur doit contraster harmonieusement avec celle du calice. La saillie plus ou moins grande des anthères n'est pas non plus sans influence sur la heauté des fleurs : c'est ainsi que Boucharlat, en 1865, produisit une variété du F. mycrophilla à anthères d'un jaune d'or.

Ce furent les Anglais qui les premiers trouvèrent une importante source de revenus dans l'hybridation des Fuchsias.Après l'introduction des F. fulgens, splendens, cordifolia, corymbiflora, serratifolia, etc., ils mirent de côte les anciennes espèces à petites fleurs et vendirent les rejetons des nouvelles plantes à haut prix sur le continent. Puis, au moyen de fécondations artificielles,ils créèrent de beaux hybrides qui valurent bientôt le prix que coulait autrefois un bon Dahlia. Jusqu'en 1837 on n'avait produit que quelques formes du /'. globosa et du F. conica; mais à partir de l'importation du F. fitlgens, on entreprit l'hybridation en grand et l'en fit de nombreux croisements avec le nouveau Fuchsia et d'autres plus nouveaux encore. Les horticulteurs français rivalisèrent bientôt avec les anglais. Saller à Versailles, Miellez, Dubus et d'autres créèrent des formes de la même façon ; la Belgique et l'Allemagne ne restèrent pas en arrière : le chef jardinier Nagcl chez H. fioeckmann de Hambourg et Warscewicz du jardin botanique de Berlin réussirent aussi bien que personne. Les premiers hybrides anglais furent dus à la fécondation des /'. globosa et fulgens. Une fois créés, on les envoyait sur le continent, a Hambourg, ù Flottbcck, à Francfort sur le Mcin (Ruiz.) Le prix ordinaire était 10 slicll. 1/2, alors que tout au commencement du siècle, le F. coccinea ne valait que 10 gros; que maintenant encore les véritables espèces ne se paient que de 5 à 7 1/2 gros, et que de nos jours, même une nouveauté, dès qu'elle est dans le commerce, ne va guère au delà de 20 gros. Déjà en 1842 on pouvait se procurer chez Boeck- iiituui à Hambourg la douzaine des dernières nouveautés à 9 marcs, et 25 variétés au choix de l'acheteur, à 7 marcs. Les premières productions allemandes provinrent chez Boeckmann de la fécondation du globosa par le fulgens, et chez Warsccwicz, de la fécondation des F. longiflora, reflexa, Harrisonii, mvlabilis, virgata, Fargetti et autres par le fulgens également. Warscewicz a observé que les hybrides prennent l'habitusdu père, les fleurs et les feuilles de la mère.
Parmi les hybrides anglais obtenus soit dans les établissements horticoles, soit chez des jardiniers particuliers, on estimait surtout les F. .Chandleri, Standisliii, fulgens dependens et fulgens I/arlwegianvs ; parmi ceux de Boeckraann, le F. /intelmanni et Koopmunni de la même année; parmi ceux que Warscewicz obtint en 1841, on remarquait le F. Bertrami (produit du F. ffarissoni et du F. fulgens et le F. Bergemanni (même auteur). Ce dernier Fuchsia rappelait par la forme de ses fleurs, le remarquable F. inlegrifolia LindI. L'année suivante Smith de Dalton (Angleterre) produisit des métis estimables qui à leur tour, furent surpassés par le Prince Albert de Brown produit des F. globosa et fvlgens. Les horticulteurs anglais le préférèrent même au F. 5f. Clare dû à Mcnham, jardinier du colonel Harcourt à St. Clare (ile de Man), bien que Lindley recommandât ce dernier comme le plus beau de tous. Chacun de ces deux Fuchsias coûtait en 1843, 3 1/2 rixdales.

En 1844 et 1845 on commença h utiliser le F. corymbiflora pour la production de métis. On considère comme les plus beaux hybrides de ces années le F. Constellation de l'horticulteur Miller à Rarasgale, et le F. coccinea vera de Smith, produits tous les deux comme nous venons de le dire. Seul le F. venus victrix, autre inélis anglais, passa longtemps pour la même valeur. Mais à partir de ce moment les hybridations s'accrurent tellement qu'en 1846 De Jonghc, de Bruxelles, put, dans le grand nombre, faire un choix de 50 belles espèees; de tous ces Fuchias, le plus beau h ses yeux était le F. Dutchess of Svtherland, créé par Gaine en 1845; les meilleurs, après celui-ci, étaient dus ù Smith, Standish, Holly, Harrison, etc.
Entrctcmps on utilisa aussi pour les croisements le /'. macrostemma, les Fuchsias ù pétales blancs et les nombreux hybrides existants : aussi devient-il de plus en plus difficile de suivre les progrès de la production de nouveaux métis; car l'on se mil à féconder tout ce qui s'y prêtait cl ù employer largement la culture par semences. Bosse, en 1849, tout en remarquant que beaucoup d'hybrides présentent une ressemblance presque identique entre eux, public une liste des 150 sortes qui lui paraissent les plus dignes d'attention : ce sont, pour la plupart, des hybrides anglais ayant presque tous le F. corymbiflora pour souche.
L'événement le plus considérable des années suivantes fut la production d'hybrides à corolle blanche, celte découverte due à l'anglais Story vint donner un nouvel essor au commerce des Fuchsias; pourtant, les premiers spécimens obtenus avaient une assez maigre croissance et portaient moins de fleurs que d'autres Fuchsias. Voici le moment de jeter un coup d'œil sur l'apparition des Fuchsias clairs en général. Les premiers métis n'avaient relativement présenté que de légères variations; et, malgré de nombreux croisements, on ne parvint que peu à peu à créer des sortes vraiment claires. Le F. Chandleri de 1840 avait, il est vrai, des fleurs couleur pêche; Y'.liltniin de Bocekinann de 1841 portait des calices d'un rosé clair, à extrémités blanches; mais ce ne fut qu'en 1843 que l'Angleterre, grâce surtout à Youell, le créateur des variétés claires, nous donna le /'. venus victrix; c'était là le premier Fuchsia à calice vraiment blane et faisant contraste avec sa corolle bleue. Dès ce moment, les nuances de cette espèce se multiplièrent; la couleur claire se montra dans les produils de Smith et autres en tons verts, couleur chair jaunâtre, rougcâtres et bleuâtres, dans quelques variétés (le F. incarnate de Smith et scaramouche de Micllez p. e.) le calice et la corolle avaient tous deux une coloration clnire, ou bien, l'un des deux seulement, mais il se passa plus de dix ans avant que l'on parvint à produire un Fuchsia à corolle vraiment blanche; en effet, ce ne fut qu'en 1854 que parut le F. Mrs. Story; mais alors on vit se succéder rapidement des espèces analogues, grâce surtout à Cornelisscn. Déjà en 1855 on possédait plusieurs décès sortes. Peu après eu 1836 on obtint des espèces à corolles rayées, p. c. les F. gloire de Russelsheim et striata formosisssima ; puis encore des variétés à calices pointillés. Malgré les essais faits depuis longtemps déjà, on n'a pas encore pu parvenir à créer des variétés jaunes : car le Fuchsia nouvellement produit par Cornelissen (F. souvenir de Leipzic] n'a pas une corolle jaune, comme on le prétend, mais bel et bien d'un blanc sale.

Ces innovations rendirent fort défavorable la position des productions anglaises vis-à-vis de celles de la France, de la Belgique et de l'Allemagne du sud. Il faut pourtant bien reconnaître que parmi les cent variétés et plus, que l'on mit dans le commerce en 1858 et 1859, et auxquelles vinrent s'ajouter en 18CO-186I, soixante hybrides dus à des producteurs pleins d'expérience, allemands ou français, ce sont les produits de Banks, par exemple le Souvenir de Chiswick, qui remportent la palme.
Venons-en à la structure de la fleur. Ce n'est que parmi les espèces à petites fleurs — et rarement encore — que l'on trouve des Fuchsias ayant les folioles ducalice rejetées en arrière, par exemple le F. lycioides. Dans toutes les autres espèces, elles ont un écarlemenl plus ou moins considérable qui va quelquefois jusqu'à l'horizontale; les pétales, au contraire, sont plus ou moins fortement roulés et s'écartent notablement déjà chez maint hybride de la 5010 décade de notre siècle. Rien d'étonnant donc si, tandis que les corolles se montraient bombées et pleines jusqu'à en être difformes et à faire désirer un retour à plus de grâce, ce l'ut seulement dans la seconde moitié de la <>""' décade, et cela en dépit de tous les croisements, que l'on obtint des hybrides remplissant les conditions esthétiques mentionnées plus haut : à savoir que les feuilles du calice doivent être rejetées en arrière. Depuis lors on est allé bien plus loin, et l'on a obtenu des hybrides dont le calice est en outre roulé en dehors par exemple le Fuchsia Franz Josef I de Twidy, horticulteur allemand (1860).
L'an 1847 occupe une place marquante dans l'histoire du développement de la culture du Fuchsia. Les métis obtenus jusqu'alors do semences n'avaient eu de remarquables que la grandeur et la coloration des fleurs, mais en 1847 liruneau de Paris trouva dans un semis un Fuchsia dont les organes floraux au nombre de vingt à vingt deux, s'étaient entremêlés d'une façon étrange. Celte monstruosité peut passer pour le premier des Fuchsias doubles dont le succès a été si grand depuis lors. Ce n'est pourtant que dans les premières années delà sixième décade que l'on produisit les Fuchsias doubles avec quel
que perfection. Henderson le premier créa un Fuchsia à fleurs foncées (F. hendersonii) qui est conforme à toutes les règles, puis, en 1853, vint une espèce à fleurs claires, le F. carnea plena de W. Lemoinek Nancy. On doit les Fuchsias pleins aux français Leraoinc et Dubus, à l'allemand Dcnder, à quelques autres encore, mais surtout à l'horticulteur Cornelissen de Bruxelles, l'homme qui a le mieux réussi dans la culture des Fuchias, et que nous louerions sans restriction si ses produits étaient soumis à une plus stricte analyse avant d'être lancés dans la circulation.
Dès ce moment, les espèces pleines cl simples à corolle blanche et d'autres espèces pleines devinrent et restèrent les favorites du public. En 1863 on ne connaissait que neuf hybrides à corolle blanche, dont cinq créées par Cornelissen, le reste par Hendcrson et autres. En 1864 leur nombre s'éleva à 1<> ; en I sr> i à 20 et plus : les deux tiers presque sont pleins. Cornelissen, Banks, Henderson, Lemoine, Croussc, etc. continuèrent à nous enrichir chaque année; mais enfin un allemand, dont la réputation était déjà faite depuis longtemps, Twidy l'emporta sur ses concurrents étrangers, grâce à une excellente collection créée en 1865. Ses produits les plus récents se distinguent par l'entière plénitude de là corolle, alors que les Fuchsias anglais sont simples d'ordinaire. A la même époque, les Français revinrent aux espèces pures, firent produire quatre variétés au F. corymbiflora, et quatre aussi au F. microphylla; ces dernières étaient dues toutes à Boucharlal (1865); les précédentes à Boucharlat, Dender, et Barlet. Meteor, produit de Corne- lissen, fit grande sensation en 1862: ce Fuchsia avait sur ses feuilles des nuances d'or et de rouge d'une beauté exceptionnelle; puis vinrent encore quelques produits similaires si bien qu'on comptait cinq Fuchsias à feuilles nuancées en 1864, et sept en 1866.
La culture du Fuchsia vient d'entrer tout récemment dans une nouvelle-période de développement : l'anglais Williams parvint à créer un F. var Novelty, dont les fleurs et les inflorescences sont droites à ce que l'on dit. Espérons que les espèces à venir de cette forme ne feront pas oublier ces Fuchsias auxquels leurs branches ployées et leurs fleurs pendantes donnent un si gracieux aspect.
Pour finir, nous empruntons à une autorité, M. Jiihlke, directeur du parc royal à Potsdam (Manuel du jardinage, 2 éd.), la nomenclature suivante des plus beaux Fuchsias, que l'on pourrait, sans trop de peine, étendre considérablement.
1° Fuchsias simples, rouges et violets.
Sir Robert Peel, lord Warden, Edith., Souvenir de Chiswick, et le Fuchsia nain Comte de Cavour, les deux premiers peuvent servir de spécimen de Fuchsia à corolle étalée en forme de crinoline. 2° Fuchsias pleins-rouge et rouge pourpre. Sir Colin Campbell et Universal.

3° A corolle blanche simple : Princess of Prussia. 4° A corolle blanche pleine : Madame Cornelissen. 5° A nuances claires : les espèces anciennes Annie Vfiltshire Lass
et Elegantissima qui valent mieux que les plus récentes. 6° Fuchsias remarquables par le contraste de leurs couleurs et par leur
duplicature élégante et épaise : Josef Corneliiisen, Secrétaire Mottin, eldeTollenaere.
La production d'hybrides est loin encore d'avoir dit son dernier mot, bien mieux, les nouveaux Fuchsias, créés chaque année, sont devenus, pour ainsi dire la rubrique constante des catalogues horticoles; et selon toute probabilité, le Fuchsia passera aussi peu de mode que la Giroflée ou l'Aster.
Voilà, en peu de mots, l'histoire du Fuchsia. Comme toutes les importations de régions étrangères, on ne le cultiva d'abord que dans des serres, avec de grandes précautions. Mais à mesure qu'on fut mieux informé sur ses stations naturelles et sur sa géographie, on réussit à l'utiliser pour la culture de mille manières différentes. Chaque année nos feuilles horticoles, et surtout celles qui sont rédigées à l'usage des dilettanti contiennent des articles sur la culture du Fuchsia ; et ce n'est pas sans raison que le jardinier royal Jâgcr dit que l'on peut lire vingt articles sur la manière dont ou cultive le Fuchsia, avant de trouver un seul fait historique consigné.
Il est bien vrai que des botanistes tels que de Candolle et Diclrich ont traité du Fuchsia dans leurs grands ouvrages; il est bien vrai encore que depuis le Magasin général d'horticulture allemande et J. de Rcider, ardent à écrire et à disputer, les écrits périodiques de l'Allemagne et de l'étranger renferment une* quantité presque illimitée d'articles sur la culture du Fuchsia dus aux communications des meilleurs horticulteurs; par exemple Warscewicz de Cracovie, Nngel de Hambourg, Abel de Vienne, de Jonghc de Bruxelles et autres. Malgré cela, nous ne possédons que peu de monographies sur le Fuchsia, et c'est à la France que nous devons les meilleurs écrits de ce genre. Le premier ouvrage qui contribua à faire connaître cette plante un peu plus exactement, est l'un des nombreux écrits de Pierre Joseph Buch'oz (Mémoire sur la Mélaleague, l'Ixora, le Camara, le Fuchse, etc. Paris. 1805). Porcher, président de la Soc. Hor. d'Orléans, y contribua bien plus encore par son ouvrage le Fuchsia, dont la seconde édition parut en 1848. Cet ouvrage est encore le seul qui traite de cette plante d'une façon spéciale et complète à tous égards. On pourrait, il est vrai, citer une publication allemande : Fleurs de prédilection (livraisons avec

un dessin colorié), qui consacre exclusivement sa 12m° livraison h notre plante ; mais on y traite principalement de sa culture tandis que Porcher ne néglige pas la partie historique. Nos feuilles horticoles actuelles publient naturellement des articles plus ou moins étendus sur le Fuchsia ; mais en cela Noisette (Manuel du jardinier, Paris 1825) les avait déjà prévenus en décrivant six espèces de Fuchsias, puis trois autres encore dans le supplément, paru en 185b. Mais comme toutes ces feuilles, et en cela elles se conforment au principal objet de leur publication, s'attachent surtout aux méthodes de culture, nous espérons voir bien accueillir la tentative que nous faisons de fixer l'histoire du Fuchsia.

RUSTICITÉ DE CERTAINS PALMIERS

RUSTICITÉ DE CERTAINS PALMIERS,
Par M. E. A. Carrière.

p.27
Sans avoir été ce qu'on peut appeler rigoureux, l'hiver dont nous venons de traverser la partie la plus dure a permis de constater la rusticité de certains végétaux sur lesquels on n'était pas suffisamment renseigne. En première ligne, nous plaçons celui que, en général, on [p.28] désigne sous le nom de «Palmier à chanvre de Chine,» Chamaerops excelsa, Thunb. Bien que nous sachions depuis longtemps cette espèce relativement rustique, nous n'aurions pas osé affirmer qu'elle le fût à ce point. En effet parmi les exemplaires que nous avons en pleine terre, l'un d'eux, haut de près de 1 mètre 50, n'a eu d'autre abri qu'une sorte ruche ou de capuchon en paille supporté par des piquets, de manière à abriter contre les pluies ou la neige la tète de la plante, de sorte que ce pied à supporté, et cela sans en souffrir, tout le froid, c'est-à-dire jusqu'à 12 degrés au-dessous de zéro. Voilà donc une des plus belles plantes à feuillage et même à fleur qui est assurée à la décoration de nos jardins, auxquels elle donnera un certain cachet tropical qui faisait défaut jusqu'ici.

Dans une lettre que nous avons reçue de Munich (Bavière), notre collaborateur et collègue M. Kolb, jardinier en chef au jardin botanique de cette ville, nous informe que, là aussi, l'hiver a été très-rigoureux et qu'une grande quantité de neige à couvert la terre pendant longtemps. Un fait très-intéressant que nous signale notre collègue est celui de la floraison dans une des serres de leur jardin d'un Livistona Australis, R. Br., Corypha Australis, Hort., qui a près de 17 mètres d'élévation, et qui est en fleur depuis longtemps déjà. Voici le passage où il est question de cette plante : « Dans une des serres de notre jardin fleuriste, on voit en ce moment en fleurs un pied de Livistona Australis. Ce spécimen, qui fleurit pour la troisième fois depuis six ans, est sans aucun doute un des plus forts qu'il y ait sur le continent. Il mesure 50 pieds. Ses fleurs sont hermaphrodites, tandis que le grand individu de L. Australis que possède le Muséum, et dont les dimensions ne le cèdent guère à celle du Livistona de Munich, a fleuri il y a quelques années et nous a donné des fleurs mâles. Ce fait, pour nous, a une grande importance, car en même temps qu'il démontre que chez une même espèce on peut trouver des individus soit hermaphrodites, soit dioïqucs, il montre aussi que la valeur de ces caractères est beaucoup moins importante qu'on ne l'avait cru jusqu'ici. Ces faits peuvent jusqu'à un certain point autoriser à poser cette question : A quoi sont dus les sexes des végétaux? C'est une question que nous nous proposons de traiter.

Le grand pied de Livistona Australis que possède le Muséum est placé en pleine terre dans le grand pavillon tempéré. C'est un des plus beaux arbres que l'on puisse voir : il a près de 10 mètres de hauteur; son tronc, qui mesure 40 centimètres environ de diamètre est élargi à la base, où se trouve une sorte d'empâtement conique, solide, dont la partie la plus large, en contact avec le sol, a presque 1 mètre de diamètre. C'est, nous le répétons, un très-bel arbre qui fait l'admiration de nombreux visiteurs. Malheureusement, il va bientôt périr par le manque d'espace qui obligera à lui couper In tête, attendu qu'il ne tardera pas à atteindre le sommet de la serre. Depuis quelque temps déjà on est obligé d'abaisser les feuilles du sommet qui tentent à passer à travers les vitres.
(Revue horticole 1868.)

La Belgique horticole: Annales de botanique et d' horticulture

Notes sur les collections botaniques du muséum

ACTES DU CONGRÈS DE BOTANIQUE
tenu a Paris en Aout 1867

Les membres du Congrès [one of which was Welwitsch] ont été reçus au Muséum d'histoire naturelle, le jeudi 22 août, par MM. Brongniart et Decaisne, professeurs-administrateurs, assistés de MM. Tulasne et Naudin, aides-naturalistes. Ils ont pu faire, sous leur savante direction, une revue des diverses collections botaniques du Muséum, assurément remplie d'intérêt, suffisante pour en remporter une impression générale et grandiose, mais insuffisante pour en connaître les richesses et pour savoir quel concours ils pourraient en attendre pour leurs études. C'est dans l'intention de combler cette lacune que le présent rapport a été rédigé, grâce aux notes exactes et actuelles qui ont été obligeamment fournies par MM. Brongniart et Decaisne, ou empruntées à des documents déjà publiés. On s'est flatté de saisir l'occasion de résumer l'histoire et d'indiquer l'état actuel des collections botaniques du Muséum, ce qui n'a jamais été entrepris d'une manière spéciale.

Les collections de plantes vivantes comprennent ainsi : 1° l'École de botanique ; 2° les Écoles des arbres fruitiers et des plantes potagères ou économiques ; 3° les serres ; 4° les pépinières ; 5° le service des graines.

p.244

III. Les serres (Jardinier-chef : M. Houllet) comprennent plusieurs locaux distincts : un grand corps de bâtiment, construit vers 1800, et désigné sous le nom d'Orangerie, cette dernière sous la surveillance de M. Rihoell; deux grands pavillons vitrés du côté du midi, renfermant l'un des plantes de serre tempérée, l'autre des Palmiers ; une serre courbe divisée en deux étages, et une serre chaude partagée en trois compartiments, et renfermant l'aquarium dans celui du milieu ; enfin, plusieurs petites serres de moindre importance consacrées à la multiplication.

Il ne peut entrer dans notre plan d'indiquer le grand nombre de végétaux conservés dans les serres du Muséum ; mais nous ne pouvons nous dispenser de signaler ceux qui sont le plus intéressants par leur développement ou par leur rareté, savoir :

1° Dans le Grand pavillon tempéré :
Livistona australis, Cupania Cunninghami, Chamaerops Griffithiana, Jubaea spectabilis, Cocos australis, Musa Ensete.

2° Dans le Grand pavillon des Palmiers :
Corypha umbraculifera, Astrocaryum Ayri, Livistona sinensis, Thrinax radiata, Martinezia caryotaefolia, Areca Verschaffeltii, Cupania filicifolia, Ravenala madascariensis, Garcinia lancifolia, Crescentia regalis.

3° Serre courbe supérieure :
Une belle collection d'Euphorbes charnus, de Cactée, d'Agave, et surtout un grand nombre d'espèces de Zamia, d'Encephalartos et de Dion, que l'on a pu voir en fleur l'été dernier.

4° Serre courbe inférieure :
Caesalpinia echinata, Cycas circinalis, C. caledonica, C. Riuminiana, C. revoluta, Cocos nucifera, Napoleona imperialis, Mappa Porteana, Curatella imperialis, Latania rubra, Pinanga latisecta, Calophyllum Calaba, Monocera grandiflora, Heritiera macrophylla, Guyacum officinale, Mangifera indica, Dracama marginata, plusieurs espèces de Rhopala, etc.

5° Serre chaude :
Premier compartiment :
Orchidées réunies en collection ; Marantacées, la plus belle collection qui existe, et qui a fourni des matériaux aux travaux de M. A. Gris sur cette famille ; Galactodendron utile, Antiaris toxicaria, Acantholoma spinosum, Ruischia Souroubea, Theophrasta Jussieui, plusieurs espèces nouvelles de Pandanus.

Deuxième compartiment :
Des Aroïdées, des espèces remarquables de Freycinetia, de Carludovica et de Nepenthes, et les plantes qui ornent l'aquarium, Nymphaea, Euryale, Victoria regia, Neptunia natans.

Troisième compartiment :
Fougères exotiques, réunies en nombreuse collection, où l'on remarque l'Angiopteris evecta, des Marattia, des Cyathea, des Alsophila; une très-belle collection de Clusiacées; le Theophrasta macrophylla, etc.

La floraison d'un beau Palmier australien, 1862

Jardins de France
Por Société nationale d'horticulture de France
Edição de Société nationale d'horticulture de France., 1862

Séance du 13 Féverier, 1862, p. 74

Une lettre de M. Kolb, jardinier-chef au Jardin-Botanique de Munich (Bavière), qui envoie en même temps la liste imprimée des graines proposées à titre d'échange par ce grand établissement. M. Kolb signale dans sa lettre un fait remarquable dont il est question en ce moment dans différents journaux allemands, savoir la floraison, dans une des serres du Jardin botanique de Munich, d'un beau Palmier australien qui n'avait pas encore fleuri en Europe, le Livistona australis Mart. (I). Le magnifique pied de cette espèce que possède le Jardin de Munich n'a pas moins de 42 pieds (13m 642) dé hauteur; sou tronc mesure 2 pieds 2 pouces (0m704) de diamètre, et sa tête ou couronne a 32 pieds (10m395) de largeur. Il est planté dans un bac fort petit proportionnellement, qui n'a que 1m786 de hauteur sur 1m624 de largeur. Bien que les fleurs du Livistona australis soient hermaphrodites, et que M. Kolb ait fait de nombreux essais pour les féconder artificiellement, il paraît certain qu'on n'en obtiendra pas un seul fruit.

Vismea Schreb. 1789

Vismea Schreb.
Genera Plantarum 327. 1789.
Genus: Vismea Schreb., orth. var.
Dictionnaire des sciences naturelles,... suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes... (1816)Author: Cuvier, Frédéric Georges, 1773-1838Subject: Natural historyPublisher: Strasbourg : F.G. LevraultYear: 1829
VISMËA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleures complètes, polypétalées régulières, de la famille des hypérioée, de la, polyadelphie pentagynie de Linneaus,
Vismea acuminé : Vismea acuminata Pers. , Synops, 2, pag. 86 ; Hyperieum acuminatum , Lamk, , Encycl. Arbre d'environ vingt-cinq pieds de haut, chargé de rameaux opposés, cylin- driques, de couleur cendrée. Les feuilles sont opposées, oblongues, pétiolées, acuminées, aiguës a leur base ....
Vismea rufescens Pers., Synops., loc. cit.; Hypericam rufescens , Lamk., Encycl. Arbrisseau d'environ douze pieds de haut, qui laisse écouler de son écorce un suc jaunâtre. Les rameaux sont lissés presque tétragones, un peu comprimés. Les feuilles sont opposées, pétiolées, elliptiques , acuminées , glabres , entières. Les fleurs sont disposées em cimes axillaires ; les ramifications opposées ; le bouton des fleurs globuleux; les divisions du calice ovales-oblongues, aiguës;
Vismea blanchâtre ; Vismea dealbata , Kunth , in Humb. et Bonpl., Nov. gen. 5, pag. 184, tab. 464.
Vismea cayennensis, Pers., loc. cit., Hypeericum cayenniense, Lamk. , Encycl.
Vismea guttifera, Pers., loc. cit.; Hypericum bacciferu, Lamk., Encycl;
Vismea latifolia, Kunth, loc. cit.

Vismea


Pentaphylacaceae : Visnea mocanera

A floresta natural da Ilha da Madeira - floresta Laurissilva - encontra-se predominantemente na vertente norte da ilha. Adaptada à presença de uma humidade atmosférica superior a 85%, distribui-se entre os 400 e os 1300 m de altitude. Como árvores dominantes esta floresta indígena apresenta os 4 elementos da família das Lauráceas: o Loureiro (Laurus azorica), o Til (Ocotea foetens), o Vinhático (Persea indica), e menos frequentemente, o Barbusano (Apollonias barbujana). A estes associam-se outras árvores, com especial destaque para o Folhado (Clethra arborea), o Azevinho (Ilex perado ssp perado), o Pau Branco (Picconia excelsa), os Mocanos (Pittosporum coriaceum e Visnea mocanera), e o Sanguinho (Rhamnus glandulosa).

Visnea mocanera
Origem: Wikipédia, a enciclopédia livre.
Visnea mocanera Dryand. ex Aiton
O mocano (Visnea mocanera) é uma planta do género Visnea, da família Pentaphylacaceae, espécie endémica da ilha da Madeira e Canárias com a denominação Visnea mocanera Dryand. ex Aiton.
Apresenta-se como uma árvore de até 8 metros de altura com ramos curtos. Folhas são alternas, elípticas a lanceoladas, de 4 a 6 centímetros de comprimento, inteiras a incipientemente dentadas. Apresenta flores esbranquiçadas com aproximadamente 1 centímetro de diâmetro, em inflorescências curtamente pedunculadas.
O fruto é uma cápsula de cor vermelho-anegrado quando maduro.
Trata-se de uma espécie endémica da ilha da Madeira e ilhas Canárias, bastante rara, que ocorre na floresta da Laurissilva do Barbusano.
Apresenta floração de Dezembro a Março.
Ao longo dos tempos a madeira desta planta, bastante pesada e de cor avermelhado, foi utilizada em embutidos. Actualmente trata-se de uma espécie muito rara cuja exploração é impossível

Vismea glabra


Nº 1752
Vismea glabra

This is from South America : it is a pleasing plant of moderate size, with a shrubby stem and loose branches, flowering in July and August.

It requires the stove heat, and may be increased by cuttings. It thrives in loam and peat soil.

Nicholson 1888
VISMIA (named in honour of M. de Visme, a merchant of Lisbon)
SYN: Acrossanthes
Stove shrubs
V. glabra Peru introduced 1824
V. guianensis Guiana 1824
V. guineensis Guiana 1823

Botanical Cabinet

Vol III
Allamanda cathartica 259
Ardisia elegans 264
Azalea indica 275
Banksia oblongifolia 241
Caladium bicolor 255
Camellia japonica alba plena 269
Camellia japonica paeoniflora 238
Dracaena umbraculifera 289
Duranta plumeri 280
Erica muitas
Erythrina crista-galli 296
Haemanthus coccineus 240
Mesembryanthemum bracteatum 251
Metrosiderus speciosa 285
Passiflora alata 246
Plumbago capensis 295
Vol IV
Acacia juniperina, linifolia, lunata, nigricans
Asclepias curassavica 349
Barkia virgata 341
Banksia paludosa 392
Barleria alba 360
Barleria purpurea 344
Camellia japonica myrtifolia 354
Camellia japonica rubra plena 397
Camellia japonica variegata 329
Canarina campanula 376
Corraea viridis 356
Crassula cordata 359
Crinum cruentum 346
Crinum defixum 362
Diosma cupressina 303
Erica
Ixora coccinea 386
Melaleuca fulgens 378
Pavonia praemorsa 371
Rondeletia hirta 350
Salvia amoena 377
Tradescantia fuscata 374
Thunbergia grandiflora 324
General index
Cypripedium insigne 1321
Dichorizandra thrysiflora 1196
Doryanthes excelsa 765
Elichrysum
Erica
Wistera Glycine Sinensis
Grevillea Acanthifolia 1153
Buxifolia 1562
cinerea 857
Juniperina 1003
linearis 50
linearis alba 858
planifolia 1737
pubescens 1229
punicea 1357
Rosmarinifolia 1479
sericea 880
sulphurea 1723
Grewia occidentalis 1526
Guzmannia tricolor 462
Hedychium coronarium 507
Laurus cinnamomum 91
Leptospermum lanigerum 1192
Leptospermum grandiflorum 514
Leucojum pulchellum 1478
Luculia gratissima 1919
Magnolia fuscata 1073
Magnolia grandiflora 814
Maranta zebrina 494
Mesembryanthemum blandum 599
Metrosideros semperflorens 523
Musa coccinea 475
Rosa banksiae lutea 1960
Solandra viridiflora 628
Strelitzia reginae 1535
Tecoma capensis 1672
Thunbergia coccinea 1195
Vismea glabra 1752
zamia debilis 155
Vieusseuxia glaucopis = Iris pavonia 1744

Camellia japonica atrorubens


Nº 170
Camellia japonica atrorubens
We received the original plant of this magnificent variety from China, in 1809. It differs materially from all other sorts, being of more robust habit, and flowering a good deal later. The flowers remain upon the plant after fading, when they change to a deep red purple, producing a singular effect. Like the others, it requires the greenhouse, with very little warmth in winter. But the plants should not be too early exposed in the summer to the open air : it is far better to keep them in the house after the other plants are out, and not remove them till the flower buds for the following season are discernable ; they may then remain in a sheltered situation till the middle of September, before they are brought in again. In winter they should have a good circulation of air, for want of which sometimes the flower buds will fall off. The proper soil is loam and peat.

Camellia japonica incarnata


Nº 140

Camellia japonica incarnata
This very elegant variety was first introduced by the late Lady A. Hume, about the year 1806 ; hence it has been generally known by the name of Lady Hume's blush.
Within the last fifteen years the greenhouses of Europe have received a wonderful accession of splendour in the numerous varieties of Camellia, which form such a magnificent display in early spring. There can hardly be a grander sight than a large house full of these beautiful plants when in bloom. We have sometimes had upwards of twenty thousand flowers of the different varieties all open at once. They continue for some considerable time, especially if shaded a little from the sun.
Twelve distinct sorts are at present cultivated in this country. They have all been originally imported from China, where it is said that several more kinds exist. They are easily managed, thriving in a mixture of loam and peat earth : they should have plenty of water especially in the flowering season. The single sort is increased by cuttings, and the double sorts are grafted upon it.
Vol II, No 140, 1818

DOODIA ASPERA


Nº 39 DOODIA ASPERA
This Fern is from New South Wales, and recorded by Mr. Aiton to have been introduced in 1808. It is a very elegant plant. The soil which seems to agree best with it is sandy peat, and it should be liberally supplied with water. It seems to thrive best in a moderate stove house, and throws up side shoots occasionally, by which it is propagated ; the best season for separating them is the spring.

Loddiges, Conrad
Cooke, George
The Botanical Cabinet : Consisting of Coloured Delineations Of Plants from all Countries; with a short Account of each, Directions for Managements &c. &c. / By Conrad Loddiges & Sons. The Plates by George Cooke ; Vol. I, nº 39, 1817

Acacia verticillata


Acacia verticillata drawn by William Miller from "The Botanical Cabinet" plate 535, 1820

MR WARD'S METHOD OF GROWING PLANTS IN CLOSELY-GLAZED CASES


p.43
ON MR, WARD'S METHOD OF GROWING PLANTS IN CLOSELY-GLAZED CASES.

Mr. Ward's interesting discovery of the means of growing plants in closed glazed cases, ought to be hailed with much satisfaction by the floriculturist, as it has opened an entirely new era to the cultivation of exotics, and gives him promise of possessing a large portion of those tropical plants in a living state, that at present he only knows by an obscure description, or at the best by an ill-preserved specimen.

It is almost needless to reiterate the laments of botanical collectors after their return from a long and painful pilgrimage, in search of floral varieties, at witnessing the vast gaps in the collections they have sent home, and to hear the almost constant observations of the parties to whom their plants or seeds were transmitted:— "Yes, sir; I am sorry to say, that from the great length of time the vessel was on her voyage, and the inattention the plant-cabins received while on board, hardly anything reached us alive." But better times have been brought about, both for the botanist and for the cultivator. The perseverance of Mr. Ward, in following out his system, has enabled him to receive from the most distant parts of the globe, plants that had never before been introduced alive into this country, and consequently leads us to hope, that the more rare vegetable productions of other countries may now be safely transmitted to our own.

The great recommendation of this system is the simplicity of it, and the little trouble that it gives to the seamen ; for when once the plant-cabins are placed ou a secure part of the deck, i.e., where they will not be exposed to danger by breakage, the seaman has nothing further to do with them, the only requisite being, that they should be placed in a situation where they are exposed to the greatest possible share of light ; the poop of the vessel, consequently, being the most eligible situation for them, and also where they are least likely to be—what is a great fault in a sailor's eyes—in the way.

The reader will find, in the " Companion to the Botanical Magazine," for May 1836, a letter from Mr. Ward to Sir William Jackson Hooker, Regius Professor of Botany at Glasgow, in which the original discovery and the results of it are fully detailed. In a letter, which the writer of this received from Mr. Allan Cunningham, the Australian botanist and traveller, dated Sydney, New South Wales, the 19th of February, 1887, he says :—" The two cabins of plants that Messrs. Loddige's kindness supplied me with, were landed yesterday in fine condition, and I am gradually adapting them to the high dry temperature of the colony at this season,*[see footnote] the thermometer (Fahrenheit) being 85° in the shade. The Primroses, Daphnes, Daisies, &c., &c., have all survived."

The eligibility of the plan, and the facility with which it can be put into execution, render it merely necessary for me to give a description of the best form of cabin, and the method of filling it with plants, to insure a healthy arrival at its place of destination. The form of the cabins cannot be better than that usually employed for the conveyance of plants from abroad, viz., in the shape of a span-house, which will be the best means of affording the plants the greatest possible light ; for, on that circumstance, and I am almost warranted in saying, on that alone, depends the chance of the safe arrival of the plants, always supposing that they have been properly planted in the cabins in the first instance. The size ought not to be too large, because a cabin that two men can lift stands a much better chance than one that requires a tackle to move ; therefore, the length had -better not exceed three feet six inches, the breadth twenty inches to two feet, and the height about two feet six inches ; but that must all depend, principally, on the kind of plants that are inclosed in it. The cabins should be strongly made of inch or inch-and-a-quarter board, and the lights accurately fitted to the sides and ends, so that when the plants are planted they may be securely screwed (not nailed) down. The glazed portions of the cabins will be much more secure if a wire-work is fastened over them. The bottom of the cases should be strewed with gravel or small stones, to allow of draining ; otherwise the tender fibres

The end of summer in the southern hemisphere. The plants were put in the cases early in October 1836, and left England the last day of the same month.
p.44
of the roots, the great source of nourishment to plants, will become damaged. At the lower part of the cases there should be a hole with a plug to draw off any superfluous moisture that may accumulate. The plants when first placed in the cases should be well watered, as much to settle the soil round their roots as to refresh them after transplanting; the water that will drain through the mould had better be drawn off at the plug hole ; they are then to he carefully closed up, and there is but little doubt that they will reach their final destination in perfect health. In all the instances that have come to my knowledge, where the cabins have been fully exposed to the light, the results have always heen most favourable ; but where, from over anxiety, the cabins have been placed below, in darkness, they have literally been killed with kindness, for the course pursued has invariably proved fatal to the vitality of the plants.

As a medium for the conveyance of seeds, these cases will also become extremely valuable, for it is well known there are many seeds whose vital principle is rapidly destroyed by exposure to the atmosphere; but in this manner an opportunity is afforded of preserving those seeds which travel badly, and by the time they reach England germination has so far advanced as to allow of their being transplanted with safety. By the above means the Messrs. Loddiges were enabled to procure a large stock of that very beautiful Australian palm Corypha australis, and many other equally rare and valuable plants, whose seeds rarely, if ever before, germinated in this country.
[In 1833 the Loddiges began using the newly developed Wardian Case to transport live plants from Australia. ]

Les Cactées en plein air

Au moment du tirage de cette feuille, nous parvient le numéro du 1er avril de la Revue horticole (p. 132), contenant un intéressant article de notre savant confrère, M. Naudin, intitulé : Les Cactées en plein air, dont nous recommandons la lecture aux amateurs judicieux de ces plantes, et qu'il termine en appréciant ainsi le petit livre dont il vient d'être question :

« Puisque je viens de toucher aux Cactées, j'en profiterai pour rappeler aux amateurs de ce groupe de plantes, qu'ils ont aujourd'hui un excellent guide dans un petit volume récemment publie par la Librairie agricole. C'est court, substantiel, clair et complet, tant au point de vue de la Science qu'à celui de la pratique. Il n'en pouvait dire autrement, puisque ce volume a pour auteur M. Ch. Lemaire, l'homme le plus compétent de l'époque en Cactalogie. Sa lecture toutefois fait regretter qu'un ouvrage du même auteur, beaucoup plus vaste et plus savant, et qui est le fruit de plus de vingt ans d'observations, n'ait pas encore trouvé un éditeur. »

Friday, 27 February 2009

Charles Victor Naudin



Charles Victor Naudin, biologiste français (1815-1899), travailla à ses débuts sur la flore brésilienne.
Il s'intéressa à la systématique des plantes et procéda à de nombreuses expériences d'hybridation, en déduisit les lois fondamentales de l'hérédité, sans toutefois les publier.
En 1848, il entra comme aide-naturaliste au Muséum et, à partir de 1854, fut chargé de la surveillance des cultures. Adjoint de Decaisne, il entretint une correspondance botanique avec Thuret, puis avec Bornet qui nous renseigne sur la constitution des collections de la villa Thuret.
En 1863, il succéda à Moquin-Tandon comme membre de l'Académie des sciences, puis, en 1872, se retira dans les Pyrénées, où il établit un jardin botanique d'expériences et d'acclimatation dans sa propriété de Collioure. Il avait acquis une grande expérience dans l’acclimatation et constitué un important réseau de correspondants lorsqu’il fut appelé en 1878 à la direction du jardin botanique de la villa Thuret. Impossible d'estimer le nombre d'espèces végétales qu'il introduisit en France ; on lui attribue de nombreuses cucurbitacées dont il fit une révision mémorable, divers palmiers dont le célèbre cocotier du Chili Jubaea chilensis, les eucalyptus qu'il introduisit en grand nombre à la villa Thuret en partie grâce à une étroite collaboration avec Ferdinand Mueller, botaniste en poste à Melbourne (Australie).
Il nous a laissé un catalogue exhaustif de toutes les introductions effectuées à la villa Thuret au XIXème siècle. Il fit également de précieuses observations sur les spécificités du climat méditerranéen que l’on retrouve dans sa correspondance avec Bornet.
Son principal ouvrage Mémoire sur les hybrides du règne végétal, inséré dans le Recueil des savants étrangers, obtint le grand prix de botanique de l'Institut en 1862. L'auteur établit, contrairement à l'opinion généralement admise, la non-permanence des hybrides. Naudin a en outre publié une série de mémoires traitant de l'espèce. Il a collaboré à divers traités et recueils d'agriculture et d'horticulture et a publié le Manuel de l'acclimateur (1888).

A visit to Charles Naudin's Chile palms at Collioure


Jubaea chilensis

Of seven Jubaeas planted by Charles Naudin in 1869, these are the last survivours. Click on photo for link to site describing these palms.

Charles Victor Naudin, 1815–99

Charles Naudin performed experiments on plant hybridization and theorized about the nature of heredity. A contemporary of Gregor Mendel, Naudin pursued a similar experimental direction. Due to Naudin's lack of statistical analysis, however, along with some unfortunate accidents, Naudin did not present the scientific community with strong evidence of his conclusions, leading to a delay in the realization of the benefits of his experimentation.

The son of a struggling entrepreneur, Naudin graduated from university at Montpellier, France in 1837. He then moved to Paris, finding work as a bookkeeper, tutor, private secretary, and gardener in order to support further study. After obtaining his doctorate from Paris in 1842, he became a teacher. In 1846, Naudin was given an opportunity, joining the herbarium at the Museum of Natural History, and then becoming professor of Zoology at the College Chaptal.

Naudin was forced to resign from these hard won posts almost as soon as he obtained them, due to a severe nervous disorder, which left him deaf, and in constant pain. His academic career seemingly over, Naudin entered an unsettled period, finally settling at Collioure, in 1869, and establishing a small, private experimental garden. He sold seeds and specimens to make a living, while pursuing his interest in experimental horticulture. Naudin's botanical efforts gained reward in 1878, when he was made director of the experimental garden at Antibes, finally finding financial security. However, further tragedies challenged his scientific progress, including the loss of his eyesight and the death of his children.

Despite these setbacks, Naudin managed to perform a number of innovative experiments in acclimatization, economic botany, and most importantly, plant hybridization. Earlier work had suggested that hybrids--crosses between two races, breeds, strains, or varieties--might be a means for the creation of new species. This theory gained new popularity with the work of Charles Darwin. Naudin became interested in the evolutionary nature of hybrids, but altered his views when he observed that most hybrids were infertile, and that such crosses did not seem to survive many generations.

Naudin's experiments led him to conclude that first generation hybrids were uniform in nature, most having a mixture of characteristics from both parents. In subsequent generations from hybrid plants, however, there was great diversity and a strong tendency to revert to one of the parent types. Naudin concluded that nature abhors hybrids, and that within such plants occurred a kind of battle to return to a natural, pure form between the "specific essences" from the parent plants. He argued that hybrids could not result in new species, as the new, mixed forms that appeared in early generations would disappear in later generations, eventually reverting completely to a parental type.

Naudin combined his results into a law of segregation, which bears a strong resemblance to Gregor Mendel's own law of the same name. However, Mendel simplified the problem, focusing on specific traits rather than the plant as a whole, and supported his work with statistical analysis. Naudin's conclusions were based on scientific intuition, and this meant that while he often came to correct assumptions, he could not support them with strong evidence or theory.
Bad weather, poor choice of plants, lack of space and money, and other misfortunes also plagued Naudin's experiments. A virus, which was not identified until the following century infected many of his plants, and gave them unusual characteristics. Accidents such as this led Naudin to follow a number of fruitless paths in his research, and reach false conclusions.

Naudin's ideas were dealt a serious blow when Charles Darwin heavily criticized them. Darwin supported a theory of blended inheritance, in which each parent contributed equally, and where each offspring was still, in some small part, influenced by all previous generations. Eventually, Darwin did incorporate Naudin's ideas into his own work, as the weight of experimental evidence for non-blended inheritance grew. As a result, many of the late nineteenth century theories for heredity became confused and vague, using a hodge-podge of possible methods. It was not until the rediscovery of Mendel's work in the early twentieth century that a more coherent explanation became available, and the early hybridization work of Naudin and others was re-examined gained scientific appreciation.

Livistona australis, 1870


Jornal de horticultura prática I (1870) p. 168
LIVISTONA AUSTRALIS (R.Br.)
Ha cerca de trinta annos para cá o numero das Palmeiras cultivadas nas nossas estufas tem augmentado de maneira assombrosa, tanto mais notavel por isso que antes d'essa epocha apenas se conheciam n'ellas alguns representantes d'esta familia - a Real entre os vegetaes, como Humboldt lhe chama.
Era principalmente a grande difficuldade de fazer chegar as suas sementes à Europa, sem que perdersem a faculdade de germinar, que se devia attribuir a sua rariedade entre nós. Mas, finalmente, este obstaculo foi vencido, graças a um feliz acaso, que não hesitamos em tornar conhecido aqui, pois que elle deve servir-nos como uma especie de introducção para a Livistona australis, do que tencionamos occupar os nossos leitores.
Durante a permenancia de Allan Cunningham, botanico do rei de Inglaterra, na Australia, foram por elle enviadas muitas plantas vivas para o jardim do Kew. Os que encaixotavam, um dia, em vez de cacos guarneceram o fundo das caixões com os fructos d'esta Palmeira. Os fructos chegaram em estado de germinação e não só produziram varios pés d'esta especie, mas este facto suscitou a idea de fazer chegar do mesmo modo à Europa grande numero de outras especies de Palmeiras de differentes partes do globo.
A Livistona australis (Corypha australis) é uma d'essas poucas Palmeiras pertencentes ao continente da Australia, onde ella se encontra na costa occidental até perto de 38º de latitude austral, as vezes elevando-se a uma altura de 100 pés com um tronco de um pé de diametro.
O genero Livistona, de que so conhecem 10 especies (Vide «Synopsis Palmarum» auctore H. Wendland) compõe-se de plantas polycarpas e hermaphroditas, cujas flores têem seis estames e cujo ovario trilobado so transforma n'uma baga ou drupe monosperma. A estipe ora é columnar, lis e elevada, e n'esse caso frequentes vezes grossa e como bulbosa na base, ora curta e defendida pelas bases persistentes das folhas. Estas ultimas são luzentes, largamente flabelliformes, mais ou menos orbiculares, e de peciolos armados de grossos espinhos. (Vide «Manuel de l'Amateur des Jardines» por Decisne e Naudin, tom III, p. 640).
A planta de que nos occupamos e cuja estampa damos junta (fig. 27) é sem contradicção a mais bella e maior de todas as especies e a experiencia dá-a como perfeiteamente rustica no clima de Portugal, onde a jardinagem de ar livre promette tornar-se tão preponderante, que a utilidade das estufas será quasi nulla.
A Livistona australis conhecida pelos inglezes com o nome de «Cabbage Palm» é muito estimada no seu paiz natal. De suas folhas ainda não desenvolvidas fabricam os indigenes pannos de elevadissimo preço. Estas mesmas folhas, em estado ainda menos adiantado, dão um legume muito apreciado.
Aproveitando, por extremamente oportuna, a occasião que se nos offerece, não terminaremos esta curta noticia sobre a Livistonia, sem recommendamos aos leitores um pequeno numero de outras especies de Palmeiras, que offerecemem egualmente todas as probabilidades de uma aclimação facil aos jardins.
No Palacio das Necessidades, S. M. el-rei D. Fernando tem reunido um grande numero de representantes d'esta familia, plantados ao ar livre, w ao vêl-os pela primeira vez ficamos ainda mais admiradas da sua bella vegetação, por haver entre elles alguma que julgavamos em extrema delicadas para resistir aos invernos de Lisboa. Alguns bellos exemplares, por exemplo, uma magnifica planta da Livistona australis, encontram-se também na Lumiar, na quinta do snr. duque de Palmella, e na verdade pudiam rivalizar com as que tinhamos visto em alguns jardins da ilha do S. Miguel, onde davam à paisagem um aspecto próprio dos paizes intertropicães.
Mr. de Martius, intelligente monographo das Palmeiras, fixa em 15º centigrados a temperatura media annual extrema em que estas plantas podem viver ao ar livre.
A experiencia tem contudo demonstrado que algumas se acommodam com uma temperatura notavelmente baixa, isto é, 11º centigrados, não descendo abixo de 9º no inverno.
Segundo o que communicou Mr. Naudin à «Academia das Sciencias» de França, devemos crer que uma temperatura muito mais baixa pode ser supportada sem perigo por diversas especies de Palmeiras.
Eis o que elle diz a este respeito:
«Durante uma tempestade que teve logar em Collioure, nos Pyranees de leste, començou a neve a cahir aos 21 de janeiro e continuou sem interrupção durante 44 horas. As Oliveiras e as Laranjeiras sofferam immenso. As Palmeiras apresentaram uma resistencia extraordinaria. Esmagadas com o peso da neve, ficaram espalmadas com ervas sobre a camada que as separava da terra.
Este neve empastada de baixo das Palmeiras tomou a forma de gelo.
Ficaram n'este estado por um periodo variando de 3 a 12 dias, depois dos quaes començou a derreter a neve e as Palmeiras tomaram o seu porte normal.
D'isto deprehende-se que as Palmeiras podem resistir ao frio e parece que a sua presença em «pliocene strata», não prova que o clima em que viveram era tropical»
Vejamos agora que estas Palmeiras bastante rusticas, exigem ainda alem d'estas condições climatericas bem modestas, para que se déem bem entre nós.
Eis em poucas palavras as suas exigencias.
Grande abundancia de agua durante a vegetação, e os raios directos do sol.
Alem d'isto, será conveniente dar lhes um solo bastante rico de humus, mas um tanto argiloso, e abrigal-as dos ventos do norte durante o inverno.
Tambem exigem um certo tempo de repouso, e portanto, durante este periodo, é mister dar-lhes a menos agua possivel.
Em Elche, no sueste da costa de Hespanha, onde existe uma grande floresta de Palmeiras (Phoenix dactylifera), eguaes ás quaes poucas se encontram nos tropicos, passa actualmente um ria atraves da floresta e as Tamareiras têem buracos em volta d'ellas com mais de dous pés de profundidade cheios de agua.
Sendo a cultura das Palmeiras feita debaixo d'estas condições, poderemos gozar da belleza d'este grupo de plantas, a mais ornamental e a mais gloriosa do reino vegetal.
Concluindo, damos uma lista de algumas especies que recommendamos aos amadores para os primeiros ensaios.
Areca Baueri, Hook fil., Nova Zelandia; Kentia sapida, Mart., Ilha Norfolk; Ptychosperma Seaforthia, Miq., (Seaforthia elegans, R. Br.) Australia; Ptychosperma Alexandrae, F. Muell., Australia; Livistona australis, R. Br., Australia; L. chinensis, Mart. (Latania borbonica, Lam.) China; Sabal Adansonii, Guerns., Carolina, Florida; S. Palmetto, Lodd., Carolina, Florida; Chamaerops humilis, Linn., Europa aust., Africa bor. Esta especie marca o extremo limite no norte da familia. Chamaerops hystrix, Pursh, Georgia, Florida ; C. excelsa, Thunb., China aust. ; C. Fortunei, Hook., China Bor.; C. arborescens, Mart. patria duvidosa ; C. Ghiesbreghtii, Mart., Mexico ; Rhaphis flabelliformis, Ait., China. Tambem se cultiva uma variedade de folhas variegadas. Phoenix dactylifera, Linn. ; não se conhece com certeza a patria da Tamareira, com quanto seja pela sua cultura a Palmeira mas espalhada no globo. Phoenix reclinata, Jacq. , Cabo da B. Esperança ; Microphoenix decipens, Naud., patria? , Cocos campestris, Mart., Brazil ; C. Romanzoffiana, Cham., Santa Catarina ; Jubaea spectabilis, Humb. e Bonpl., Nova Granada.
Coimbra -- Jardim Botanico
EDMOND GOEZE

Dracaena draco, 1879


Jornal de horticultura prática X (1879), p. 185

Thursday, 26 February 2009

Jardin d'acclimatation à Hamma (Alger) 1863

NOTE

SUR LA SITUATION DES DERNIÈRES PLANTATIONS

D'ESPÈCES LIGNEUSES EXOTIQUES

AU JARDIN D'ACCLIMATATION A ALGER,

Par M. HARDY,

Directeur du jardin d'acclimatation du gouvernement, ù Hanima (Alger).

(Séance du 2 octobre i863.)

Les essais partiels d'acclimatation de végétaux ligneux, originaires de contrées analogues à l'Algérie ou de régions plus rapprochées de l'équateur, entrepris depuis un certain nombre d'années, ayant produit des résultats satisfaisants, on a résolu de donner plus d'extension à ces essais, et de distribuer ces nouvelles plantations composées d'espèces étrangères, d'après un plan méthodique, de façon à former des espèces d'écoles utiles et instructives à différents points de vue.

Dans l'organisation de ces écoles, voici l'ordre que j'ai adopté. L'établissement présente diverses conditions de sol, d'exposition et d'altitude qui sont mises à profit. Les végétaux qui réclament le plus de chaleur, unie à l'humidité, sont rassemblés dans la partie basse, tandis que ceux qui veulent une température modérée, qui se contentent de peu d'humidité et qui aiment l'élévation des terrains, ont pour domaine la partie élevée et accidentée. La distribution est faite dans le genre paysager. Les végétaux sont groupés par genres ou par familles; chaque groupe forme un massif. Cette disposition permet d'atteindre trois résultats à la fois. On aura d'abord une vaste école d'acclimatation permettant de saisir d'un coup d'œil les espèces qui pourront être appliquées aux diverses situations de sols de l'Algérie et dans les contrées circonvoi- sines. On aura ensuite une école de botanique, et des plus intéressantes, en ce sens (]ue l'on verra des végétaux rares dans un état complet de développement qui ne se rencontre nulle part en Europe. Si les genres et les familles ne se suivent pas toujours sur le terrain, d'après un ordre méthodique de classification, à cause de la nécessité de donner avant tout, aux espèces, les conditions naturelles qui leur sont lé mieux appropriées, on pourra un peu plus tard, lorsque cette œuvre sera plus avancée, rédiger un ouvrage servant de guide, et où se trouvera une classificatioh ria'tiirelle par espèces, genres et familles, avec des renvois aux groupes plantés. Enfin, on aura une promenade chartîlahte, au milieu d'un luxe de végétation tout exotique, et qui aura toujours la puissance d'attirer les regards, même les plus indifférents.

Ces plantations, d'après cet ordre, se continueront chaque année, à l'aide des nombreux matériaux déjà réunis dans l'établissement et de ceux qui seront successivement introduits. je vais, aussi succinctement que possible, donner quelques renseignements sur les espèces déjà installées.

1° Partie basse. — Les ptahtalioils dont je vais parler, ont eu deux ans d'installation au mois de mai dernier. Les espèces qui les composent appartiennent toutes aux régions chaudes. Elles. Ont par conséquent déjà subi deux hivers. L'année dernière, il n'a pu êlre installé qu'Un massif, comp'feilàrlt les verbéhacécs.

Le massif qui se présente d'abord à la vue est celui des Palmiers, qui comprend 23 espèces à fetoillëg pennées, et 22 espèces a feuilles palmées, ensemble 44 espèces, qui sont toutes dans un état de végétation satisfaisant.

Dans là première catégorie se voient sik espèces dé Phœnix oti Dattiers, (jùi trouvent ici des conditions parfaitertieiit appropriées à leur nature, parmi lesquels on remarque le Phœnix sylvestris, cultivé avec profil dans l'Inde, pour produire du sucre, et le Phœnix farinifcra, dont le trohc reriferme Une fécule abondante.

Le Jubœaspectabilis, tl. B., du Chili, à une croissahce très- vigoureuse. Son tronc, qui devient conique, pretld des proportidtts considérables à là base. Dans son pays, ce beau palmier donné des fruits alimentaires que l'on porte jusqu'au Pérou. Les noyaux servent à faire des jouets d'enfants.

L'0)-eodoxa régla, \{. fi., originaire de l'île de Cuba, réussit très-bien. Il est de la section1 des Palmiers à tronc conique, qui s'accroissent en diamèlrè. Un exemplaire, planté il y a huit ans dans un autre endroit du jardin, a déjà ce caractère parfaitement accusé. Le tronc mesure Om/t5 de diamètre près du sol, tandis (Ju'il n'est que de 0*,l5 tout au plus à l'endroit de l'insertion des râchis. Sept espèces de Cocos, originaires du Brésil en majeure partie, et de l'Amérique australe, ont une croissance active.

Le Cocos flexuosa, Mart., et le Cocos australis, plantés il y a huit ans dans uo autre compartiment du jardin, donnent des graines fertiles.

Le Ceroxylon andicola, H. B., ou Palmier à cire des Andes de l'Amérique méridionale, se développe un peu moins rapidement, mais les exemplaires qui sont en expérience sont cependant en parfait état.

Trois espèces de Caryoia résistent parfaitement ; le Caryota urens, Linn., se fait même remarquer par sa vigueur et son développement. Ces palmiers, très-intéressants par là struc- ttire de leurs feuilles, sont originaires de l'Inde et donnent plusieurs produits utiles.

L'Arenga saccharifera, Labill., ou Gotnnti, qui est originaire des îles Moluques et de la Chine méridionale, est un des plus grands palmiers ; on l'exploite dans son pays pour en faire du sucre, des boissoris fermentées, des cordes et des nattes avec son fibri/litintn. Les exemplaires qui sont en pleine terre sont dans un état prospère.

Le Diplothcmilnnmaritimtim, Mart., du Brésil, est un petit palmier acaule très-élégant, qui est ici en très-bon état de végétation. Il donne des fleurs, mais jusqii'icl elles h'ont pas été fécondes.

L'espèce qui est la moins florissante, dans cette division de la plantation, est VAreca sapida, Forst., originaire de la Nouvelle-Zélande, qui trouve ici en été une chaleur et une insolation un peu trop fortes; ses plus anciennes feuilles en éprouvent une dessiccation anticipée. Cependant, pendant l'hiver, sa végétation reprend une nouvelle activité.




Dans la division des Palmiers flabelliformes ou à feuilles palmées, on remarque le Corypha gebang, de Java, qui se développe avec une grande vigueur et dont les dimensions sont considérables.

Le Corypha cerifera, Ai nul., ou Copernicia cerifera, du Brésil. Les feuilles de ce palmier donnent une cire végétale dont on tire un excellent parti en Amérique pour l'éclairage. J'ai vu à l'exposition de Londres de superbes bougies préparées avec ce produit.

On y voit huit espèces de Chamœrops, dont les sujets sont dans toute la force de la végétation; telles que : Chamœrops Marliana, Hook., et tomentosa, Fulch., de l'Himalaya; le Chamœrops birrho ?, du Japon, espèce peu connue et fort rare; les Chamœrops hystrix, Fras., elpalrnetto, Mich., de la Floride; enfin le Chamœrops excelsa, Thunb., de la Chine, dont le tronc se couvre d'un abondant fibrillitium avec lequel les Chinois préparent des cordes de navires bien supérieures aux cordes de sparterie, des toiles, des nattes, des sacs, et même des vêtements. Cette espèce a fleuri, mais non encore fructifié. Le Chamœrops tomentosa donne chaque année des semences fertiles.

On remarque encore deux espèces de Brahea, le Brahea dulcis, Mart., notamment, originaire des Andes du Pérou, et dont les fruits sont comestibles. Enfin, cinq espèces de Thrinax, très-élégants palmiers originaires des Antilles, et dont la réussite n'est pas le résultat le moins remarquable.

Les Palmiers, dans leur ensemble, sont considérés, en botanique, comme les princes des végétaux, à cause des nombreux produits utiles qu'ils donnent et de la suprême beauté de leurs formes. On les a toujours considérés comme ayant besoin d'une somme de chaleur plus grande que la plupart des espèces dicotylédonées et comme ne pouvant pas s'éloigner de l'équateur. Ce que je viens de constater semble donner la preuve du contraire. Les Palmiers, pour la plupart, et comme un grand nombre de végétaux dicotylédones, peuvent s'écarter de leur habitat naturel, et remonter, dans certaines limites, vers le nord, sous l'influence des soins de l'homme, bien entendu. L'Algérie peut réunir sur son sol une grande quantité d'espèces de palmiers. Il n'y aura d'exception que pour certaines espèces qui se développent dans des milieux tout à fait particuliers, les espèce? palustres, par exemple,, qui croissent le pied dans l'eau, souvent salée, et reçoivent le soleil presque toujours verticalement : tels sont les nombreuses espèces des bouches de l'Amazone, les Calamus des îles de la Sonde, les Cocos de l'Océanie et des îles Marquises, les Lodoicea et Stephensonia des îles Seychelles et des Maldives.

Le groupe ou le massif des Cycadées se compose des Dion ednle, Bot. Mag., du Mexique; des Ccratozamia du Mexique , des Macrozamia de la Nouvelle - Hollande, des Zamia et Enccphalartos du cap de Bonne-Espérance et de l'Afrique australe, du Cycas revoluta du Japon. Toutes ces espèces sont originaires de régions ayant une certaine analogie avec l'Algérie du littoral, et leur réussite ici pouvait plus que se présumer: on pouvait, à priori, l'indiquer comme certaine. Mais la réussite non moins complète du Cycas circinalis , Lin., originaire des îles Moluques, des Philippines et de la Cochinchine, est un fait aussi remarquable au moins que celui des Caryota et des Thrinax que je citais tout à l'heure, et qui est de nature à faire un peu réfléchir ceux qui prétendent indiquer sûrement, et de prime abord, quels sont les végétaux qui pourront ou ne pourront pas réussir en Algérie. Dans l'état limité de nos connaissances en géographie botanique, et par rapport aux diverses constitutions particulières aux espèces et aussi aux tempéraments individuels des sujets, il n'y a que l'expérience directe qui puisse donner des renseignements exacts.

Le groupe des Musacées comprend diverses espèces de Bananiers, dont quelques-unes sont rares, telles que les Musa discolor, zebrina et ylauca ; à peu prés toutes les espèces de Strelitzia connues, au nombre de huit, dans lesquelles on remarque les Strelitzia augusta et Nicolaï, qui prennent, avec le temps, les proportions d'un arbre. Les IStrclrtzia acànlvs sont remarquables aussi par la disposition de leur inflorescence, qui simule une tête d'oiseau fantastique ornée des plus brillantes couleurs. Les Strelitzia sont originaires des lieux bas et humides de l'Afrique australe. Le Rarenala madagascariensis, Poir., développe son immense éventail au milleii de ce groupe ; son tronc a déjà 50 centimètres de développement, dû sol à la naissance des feuilles. 11 montre, en ce moment, un régime qui promet prochainement des fleurs. C'est un dès arbres les plus curieux qui se puisse voir. On l'a nommé vulgairement Yarbre du voyaycur, parce qu'il a la propriété de conserver limpide l'eau des pluies dans l'aisselle de ses feuilles. Il offre ainsi, au milieu des marais, dont l'eau est souvent corrompue, une eau potable aux voyageurs. Cette propriété, d'abord révélée par Flacourl, a été depuis confirmée par beaucoup de voyageurs, et tout récem- merit encore.

Je ne puis quitter ce groupe sans parier de la floraison et de la fructification, en 1862, du tiusa ensete, Bruce, planté en pleine terre depuis trois ans. Au moment où ce bananier colossal a montré son régime, son tronc mesurait aii-dessus du sol 3 mètres de circonférence sur A mètres de hauteur. Cet énorme fut stipporiail Un bouquet d'une vingtaine de feuilles ayant à métrés de longueur sur un mètre de largeur, avec la nervure médiane d'un rouge foncé. L'inflorescence n'a rien présenté de remarquable que son énorme volume. Toutes les fleurs n'oht pas été fécondes, mais il en est résulté près de huit cents graines qui ont été semées et dont la moitié environ a germé. Ce bananier ne donne pas de fruits comestibles et il ne produit pas de drageons ; il ne se multiplie que par semences. Dans l'Abyssinie, sa patrie, on le cultive dans les champs clos comme plante potagère. On mange le tronc arrivé à un certain degré de développement, comme nous le faisons pour les choux.

Cette espèce est très-rare dans les serres d'Europe, et y est très-recherchée, à cause de la beauté de son port et de son feuillage, et de sa rusticité relative qui lui permet de passer l'hiver dans des serres tempérées et même dans ces grandes constructions que l'on nomme conservatoires ou jardiits d'hiver. C'est l'espèce de Bananier qui se prêtera le mieux à l'ornement des pelouses et des squares ; pendant l'été et dans le midi surtout, on en tirera, sous ce rapport, un délicieux parti, en ayant soin toutefois de l'abriter des vents violents qui lacèrent ses feuilles.

Un groupe de Pandanus a été formé et composé de sept espèces. Dès le premier hiver, trois espèces ont succombé ; deux espèces qui avaient résisté très-bien à l'hiver précédent, ont péri à leur tour durant celui-ci. Deux espèces Se sont maintenues en bon état de conservation, ce sont : le Pandanus ulilis, Bory, de Madagascar, et le Pandanus furcatùs, Roxb., de l'Inde.

Ce n'est pas précisément parce que ces végétaux n'ont pas trouvé ici une température suffisamment élevée qu'ils ont succombé, niais parce que l'humidité occasionnée par les pluies séjourne trop longtemps dans leurs bourgeons, et les fait pourrir.

Les Yucca, au nombre de vingt espèces ou variétés, forment un vaste massif. A côté se montre un autre massif composé de Broméliacées, parmi lesquelles figurent : le Bromclia sceptrnm, Penzl., originaire du Brésil; de Tillandsia, des Pitcairnià, dés Bilberyia, des ^Echmeà, etc., végétaux qui résistent sans abris aux giboulées froides de l'hiver, aussi bien qu'aux ardentes insolations de l'été.

C'est à la suite des espèces que je viens dé citer qu'il convient de parler des résultats encourageants obtenus dans les essais de culture en plein air de l'Ananas (Ananas satiba, Lindb.). Il a manqué peu de chose aux fruits que nous avons obtenus en 1862, pour qu'ils soient trbuvës excellents. C'est l'espèce commune primitive qui a donné ces fruits. La culture perfectionnée dans les serres d'Europe, et les semis que l'on a pu faire, lorsque l'on a rencontré des graines fertiles, ont donné un certain nombre de variétés supérieures, par le goût, l'arôme et la grosseur, à l'espèce type; mais ces variétés ainsi obtenues ont l'inconvénient d'être plus délicates : j'en ai essayé une douzaine, qui toutes ont succombé. Quoi qu'il en soit, nous cultiverons l'Ananas. Une culture appropriée fera donner tout ce qui peut être obtenu de l'espèce commune ; les semis qui pourront être faits auront pour résultat de créer des variétés nouvelles mieux appropriées au climat que celles obtenues ailleurs et transportées ici.

Les Ficus, des régions équatoriales, forment un groupe de trente-huit espèces, parmi lesquelles se trouve un Brosi- mum. Les Ficus des régions chaudes sont à feuillage persistant ; leurs fruits sont rarement comestibles.

Pour les distinguer du Figuier ordinaire, originaire des régions tempérées, dont le feuillage est caduc et les fruits comestibles, M. Gasparrini en a formé un genre à part, sous le nom de Urostigma, tiré du grec, qui veut dire stigmate en queue.

Dans ces Ficus, plusieurs sont bons producteurs de caoutchouc. Parmi eux, se trouve le Ficus cerifera de Sumatra, qui donne un produit nouveau, semblable à la gutta-percha, et qui a été exhibé, pour la première fois, à l'exposition universelle de Paris, en 1855, par M. Bleeckrode, professeur à l'Académie de Delfe, à l'extrême obligeance duquel nous devons la possession de celte précieuse espèce. Ici cet arbre perd ses feuilles sous l'influence des intempéries, mais sa végétation repart avec une nouvelle vigueur, dès que la température s'élève au printemps. Ce Ficus est d'une multiplication difficile, cependant plusieurs boutures ont été obtenues.

Ces Ficus ont presque tous un feuillage très-décoratif, et figureront toujours parmi les ornements les plus imposants de nos jardins.

Un groupe a été établi pour les Bombacées et les Stercu- liacées. On y remarque un Bombax ceiba, Lin., d'un certain développement. Le Ceiba, nommé encore Fromager, est un gros arbre de l'Amérique méridionale ; les graines qu'il donne sont revêtues d'un duvet analogue au coton, mais trop court pour avoir pu jusqu'ici être employé dans l'industrie. L'Erio- theca parviflora, Schott etEndl., originaire du Brésil, qui se couvre, sur le vieux bois, de nombreuses fleurs rouge minium, alors que ses feuilles sont tombées en février; six espèces de Carolinea, Lin., ou Pachira, Aubl., qui sont dans un état prospère, et parmi lesquelles leCarolinea minor a déjà montré deux fois ses fleurs. L'Eriodendron anfractuosum ; le Chirostemonplatanoides, du Mexique ; les Sterculia coccinea et nobilis, etc.

Les Adansonia digitata et sphœrocarpa, ou Baobabs de l'Afrique équatoriale et de Madagascar, n'ont pas eu de succès. Très-vigoureux pendant la saison sèche et chaude, ils pourrissent par le pied pendant la saison humide.

Un dernier groupe, dans cette partie, a été commencé en 1862, c'est celui des Verbénacées. Il comprend déjà cinq espèces de Citharexylon ou Bois de guitare, et le Tectona grandis, Lin., le fameux Teck de l'Inde, qui donne le plus grand et le meilleur bois de construction de ces contrées. Si cette espèce peut s'acclimater ici, ce sera une précieuse acquisition.

2° Partie élevée. — Les végétaux ligneux qui sont installés dans cette partie ne demandent pas des soins d'éducation aussi grands pendant le jeune âge; le plus souvent ils se sèment et s'élèvent en plein air, en ayant l'attention toutefois de les préserver des extrêmes de ventilation et d'insolation, de sécheresse el d'humidité.

On rencontre d'abord un grand groupe composé d'une quarantaine d'espèces d'Acacias de la Nouvelle-Hollande, dont les organes foliacés, pour le plus grand nombre de sujets, sont à l'état de phyllodes, ou feuilles rudimentaires qui se présentent à l'élat de pétioles aplatis, et dont la position est le plus souvent oblique. Ces organes modifiés sont particuliers à un grand nombre de végétaux de l'Australie. Ils ont la propriété, mieux que les feuilles complètes, de résister à l'action continue des vents et aux fluctuations atmosphériques. Les Acacias qui composent ce groupe sont représentés, d'une part, par des arbrisseaux d'agrément, et, d'autre part, par des arbres dont le bois est solide et souvent précieux pour les œuvres d'art.

On voit à côlé un groupe composé de Protéacées. L'habjtat des espèces de cette famille est à peu près limité au cap de Bonne-Espérance, à la Nouvelle-Hollande et aui régions tempérées de l'Amérique du Sud. On n'en rencontre que peu ai}- jeurs. Les espèces les plus remarquables de ce groupe sont : les Stenocarpns de la Nouvelle-Hollande, arbres du plus bel aspect ; les fihopala, originaires (jes Andes de l'Amérique du Sud; le Prête» cynaraidçs, Lin,., originaire du. Cap; le Que- vinia aveflana, Mo|in., du Chili, qui donne une amande comestible d.ans le genre de la noisette:

C'est à celte famille qu'appartient le Qrevillearobusta, ft. Br., arbre d'upe grande taille, d'une croissance rapide, au feuillage d'une extrême élégance, et que l'établissement «l acclimaté et répandu déjà en fjrand nombre dans la colonie et au dehors, .je tiens de M. Wilson que le bois de cet arbre est converti en merrpin et très-emplpyé en Australie pour la construction des tonneaux.

Au-dessus est un grand massif composé de Myrlacées de la Nouvelle-IIo.llaflfle. On y remarque onze espèces de Calliste- mon, des HfetrQsjderos, des Leptqspermum, d,es Tristaiûa, des Hfela(euca, des. /«£n'«al et enfin une quinzaine d'espèces d'Eucalyptu$i parrnj lesquels s.ont huit Eucalyptus globulus, Labill., pjanlés aq mqis d'avril 18152, ayant de Om,30 à Om,6Q de hauteur. En ce moment, $eu* de ces arbres ont 5 mètres de haut, cl le plus petit a 2 mètres passés. Les Eucalyptus, et la plupart des espèces qui peupleqt ce groupe, offriront de précieuses resspurces ppur le reboisement des terrains qui ne seront ni trop secs, ni trop humides, la base des montagnes, par exemple.

L'école complète des Conifères des régions tempérées, qui doit être établie dans cette partie et qui doit avoir une haute inipqrlqnce pour le reboisement des terrains déclives, en Algérie, a été commencée par les espèces les plus rares et par celles-là même qui offrent le pjus d'intérêt par leurs grandes dimensions.

En première ligne se, présentent les, Araucaria. J'ai profité de mon voyage en Angleterre pour préparer l'acquisition d/MH certain nombre à7Araucaria de semis, qui donnent la chance d'avoir Jes deux sexes dans chaque espèce de ces végétaux, et .de pouvoir arriver ajnsi à récolter des graines fertiles. Nous possédpns déjà quelques beaux exemplaires de l'Araucaria excel$a, dont un n'a pas moins de 26 mètres de haut, portant, depuis cinq à six ans, des cônes femelles, qui ne peuvent être fécppdés et qqi tombent sans donner de graines.

J'ai donc pu installer à l'automne dernier, dans cette partie déclive, 11 Araucaria excejsa, B- Br., de l'île de Norfolk; (5 Araucaria Cookii, R. Br., de |a Nouvelle-Calédonie ; 12 Araucaria Bidivillii, Hpok., originaires de Moreton-Lay (Australie) ; 6 Araucaria Çui^inghami, Ait., de Moreton-bay, et 71 Araucaria brqsilien$isl Ach. Bich., originaires des montagnes du Brésil et provenant d,e nos semis. Nous avqns déjà quelques beaux exemplaires de celte espèce, dont un a donné des fleurs mâles l'anpée dernière, majs à un moment qui n'a pas coïncidé avec l'apparition des cônes femelles de l'Araucaria excelsa, et qqj n'a pas permis f}'Pn essayer la fécondation artificielle.

Il existe à la pépinière du gouvernement, à Philippeville, une belle ligne de ces Araucarias du Brésil, dont plusieurs ont donné des graines fertiles l'année (jerpière. Voici l'origine de ces sujets. En 1849, les pépinières d.e Trianorç pqssédaiept un grand nombre de jeunes plants de pelle espèce. 11 en fut fait dop pour nos établissements. La répartition ep a été fajje par mes soins entre les diverses pépjpières de l'Algérie, mais ils ne réussirent qu'à la pépinière de Ph,j|jppeviUe et au jardin d'acclimatation, ce qui ne Yeul Pa5 dire cependant qu'ils ne puissent venir que dans ces deux IpcalHps.

Quant à {'Araucaria irnbricata, Pav., originaire du Chili, j'ai i;ni plusieurs tentatives pour sop acc)imatatiQp, qui sppt cjemeurées saps succès. Quelle que soi), l'expqsitjon que je lui aie dpnpée, il n'a pp résister à nos chaleurs d'été.

A côté des Araucarias QPt été p|apté6s cinq espèces de Dammara. Les Dammara sont de très-grands arbres résineux, au Irqpc droit et élapcé, aux lu anches étagées, aux feuilles grandes, épajsses et coriaces, par oppositiqp aux feuilles auiculaires des Pins. Ils sont originaires des îles Moluques, de la Nouvelle-Zélande, de la Nouvelle-Calédonie, el probablement de quelques autres points de l'Océanie. Le bois de ces arbres est d'une qualité égale, sinon supérieure, à celle du Pin de Riga. Il est susceptible d'un beau poli. Les Dammara, à certaines époques de l'année, laissent fluer une résine très- abondante, qui devient cassante, qui aune odeur aromatique et est propre à la préparation d'excellents vernis. L'industrie l'emploie de plus en plus, et elle est connue, dans le commerce , sous les noms de gomme dammara et de gomme kauri. On rapporte que la résine qui s'échappe de ces arbres naturellement est tellement abondante, qu'elle couvre le sol sur de grandes étendues et sur une grande épaisseur, à tel point [que le célèbre navigateur Cook et ses compagnons crurent d'abord à des coulées de lave échappées de volcans. L'acclimatation de ces précieux arbres ici peut être considérée comme infiniment probable, sinon tout à fait certaine, et ce serait une très-précieuse acquisition pour nos cultures forestières.

Dans ce même groupe sont disséminés des Taxus, Cepha- lotaxus, Dacrydium, Torreya et des Podocarpus. Les Podo- carpus sont des arbres conifères très-intéressants, dont la dimension varie de 10 à 30 mètres d'élévation, selon les espèces, dont le bois est dur, et qui sont originaires principalement du cap de Bonne-Espérance, de l'Inde, de la Chine, du Japon et de l'Australie.

Un autre groupe attenant a été composé de Pins à longues feuilles, originaires du Népaul, du Mexique, de la Californie et des Canaries. Déjà une plantation de Pins de cette dernière origine, qui remonte à huit ans, commence à donner des cônes renfermant des graines fertiles. Un autre groupe est composé de sept espèces de Castiarina, arbres d'un grand intérêt à plus d'un titre. La saison prochaine, ces plantations de conifères seront étendues et complétées par les espèces qui n'y figurent pas encore.

Sous le premier lacet de la grande allée, a été plantée une nouvelle école d'arbres fruitiers à feuilles caduques, pour remplacer celle qui était installée dans le bas et dont les sujets sont complètement épuisés. Cette plantation se compose des meilleures variétés de Poiriers, de Pommiers, Pêchers, Abricotiers, etc., que l'expérience nous a démontré réussir le mieux ici.

Je ne terminerai pas cette notice sur nos plus récents essais d'acclimatation sans dire quelques mots du Bambou.

Le Bambou, dans ses diverses espèces et variétés, joue un grand rôle dans l'économie domestique des Asiatiques. On en compte plus de quatre-vingts applications diverses. Devant la belle venue de ceux du jardin d'acclimatation, où l'on voit des jets ou chaumes de 45 centimètres de circonférence à la base et de 18 à 20 métrés de hauteur, on peut se convaincre que ce végétal est appelé à rendre de nombreux services en Algérie, où malheureusement le bois de construction est rare, ou du moins peu à la portée des cultivateurs, qui sont obligés d'acbeler dans les ports les bois qui viennent de Trieste et de Russie. Les gros jets de Bambou peuvent servir à beaucoup de constructions rurales, telles que hangars, séchoirs, bergeries, à des clôtures, etc.

L'attention ne paraît pas encore avoir été suffisamment éveillée sur les avantages de ce précieux végétal, et les plan- talions de cette espèce n'ont pas fait jusqu'ici beaucoup de progrès. Cependant certaines dépouilles du Bambou ont été recueillies à terre, flans l'établissement, par les promeneurs, et l'on en a composé des objets de fantaisie qui ont pris la plus grande faveur. On a laissé commettre ces innocents larcins sans y apporter d'obstacles, imitant à peu prés la manière dont s'y prit Parmenlier pour vulgariser la Pomme de terre.

Le bourgeon du Bambou, en naissant, est enveloppé par des espèces d'écaillés que l'on nomme, en botanique, des ligules.

Lorsque le bourgeon est développé, ces ligules, qui accompagnent chaque nœud, se détachent cl tombent à terre. Elles ont une forme trapézoïde; leur surface intérieure est lisse et comme vernissée, tandis que la surface extérieure est rugueuse et souvent revêtue de poils courts et caducs. La

T. X. — Novembre 1863. 44

dimension de ces organes est de Q'",35 à CP,40 de hauteur, sur Om,30 à.0w,35 de largeur à la base.

L'industrie fantaisiste s'est emparée de ces productions, et en'3 fait divers objets de salon, tels qu'éventails, écrans, boîtes, etc., décorés et ornés au moyen de la décalcomanie, qui sont devenus tout à coup à la mode, sont très-recherchés et très-demandes. On en a expédié partout, et plus d'un industriel a fait sa petite récolte productive sous l'allure du promeneur amateur des produits exotiques.

Il pourrait très-bien se faire que celle application toute futile contribuât beaucoup plus à populariser le Bambou que la considération de ce qu'il peut avoir de sérieusement utile. Souvent plusieurs voies s'offreqt pour répandre et vulgariser un végétal ; il est presque toujours prudent et convenable de n'en négliger aucune.