A mesure que les découvertes faites par les voyageurs de notre siècle ont augmenté dans une forte proportion le nombre des Palmiers connus et décrits dans les ouvrages des botanistes, les jardins de l'Europe se sont enrichis d'une quantité considérable de ces magnifiques Monocotylédons, que Linné nommait avec raison les princes du règne végétal. Il s'est formé ainsi des collections spéciales, et de simples particuliers, possesseurs de grandes fortunes, des gouvernements, ont élevé à grands frais des serres dans lesquelles les Palmiers ont été cultivés non-seulement en pots ou en caisses, mais encore en pleine terre. Nous citerons, comme étant connu de tous les botanistes et horticulteurs français, le grand pavillon du Jardin des plantes de Paris qui, à l'époque de sa constrdctiou, était en progrès notable sur tout ce qui existait alors, mais qui bientôt a été relégué à un rang subordonné par d'autres serres construites avec des dimensions plus vastes et plus en harmonie avec les fortes proportions des végétaux qu'on se proposait d'y cultiver. Il suftira de citer la serre aux Palmiers du Jardin de Kew pour rappeler une construction vraiment digne du gouvernement d'un grand État, un véritable monument merveilleusement convenable pour l'objet en vue duquel il a été élevé. L'Allemagne n'est pas restée en arrière dans ce rapide progrès de la culture des Palmiers, et c'est même chez elle que se trouvent aujourd'hui les collections les plus riches en espèces de cette belle famille. Une communication faite récemment par le professeur G. Koch, à la Société d'horticulture de Berlin, renferme à ce sujet des documents précis et intéressants.
La collection de Palmiers la plus riche qui existe aujourd'hui est celle du Jardin royal de Herrenhausen, a Hanovre. D'après M. G. Koch, on y compte 225 espèces cultivées appartenant a cette famille, pour laquelle le total des espèces connues aujourd'hui des botanistes ne dépasse pas 600. C'est une collection particulière qui se classe au second rang pour sa richesse. En effet, dans le jardin de M. O. L. G. Augustin, a Potsdam, ou ne compte pas moins de 203 espèces de Palmiers.
Les collections les plus riches après celles de Herrenhausen et de M. Augustin, quoique entretenues par de grands États, se trouvent, par rapport à celles-ci, reléguées à un rang très inférieur. Ainsi, le jardin botanique de Berlin, le plus riche peut-être de notre époque, ne possède que 111 espèces de Palmiers, pas même la moitié de ceux qui sont cultivés à Herrenhausen. Quant au Jardin de Kew, malgré la vaste étendue de sa serre à Palmiers, dont la longueur est de 362 pieds anglais (110m et la largeur de 100 pieds (30,5m) dans la portion centrale, de 50 pieds (15m,250) dans les deux allés, on n'y compte qu'environ une centaine d'espèces de Palmiers. A la vérité, les fortes proportions des individus qui y représentent plusieurs de ces espèces établissent une compensation avec cette infériorité de nombre. Pour le Jardin des plantes de Paris, il reste fort au-dessous de ce chiffre, d'après M. C. Koch, et il se trouve ainsi rejeté au dernier rang parmi les jardins de l'Europe riches eu Palmiers.
p.267-8
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