Wednesday, 22 April 2009

Salvia confertiflora 1843 (en Français)

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SAUGE A FLEURS SERRÉES. SALVIA CONFERTIFLORA.

La Sauge à fleurs serrées est une plante déjà ancienne. Elle a été introduite sur le continent européen, en Angleterre, dès 1824, par un des voyageurs de la société d'horticulture de Londres, M. Macrae, qui la découvrit dans les environs de Rio-Janeiro, au Brésil. Elle est également cultivée depuis plusieurs années déjà dans les jardins du Muséum d'histoire naturelle de Paris, où nous la fîmes figurer l'an dernier, sur l'indication de M. Neumann, jardinier en chef, qu'avaient séduit la beauté de cette plante, le grand nombre et l'éclat de ses fleurs (bien que fort petites, en comparaison de celles de beaucoup de ses congénères ). Nous jugeâmes comme lui que cette espèce méritait d'être plus répandue. C'est dans ce dessein que nous en publions aujourd'hui la figure et la description, et que nous invitons les amateurs à se la procurer (1).

C'est une plante d'une végétation vigoureuse, s'élevant à un mètre et plus de hauteur. La tige, frutiqueuse, à rameaux d'un roux tomenteux, létragones- sillonnés, et souvent marqués d'une raie pourprée dans le sillon, porte des feuilles pétiolées, ovales-oblongues,acutiuscules, créne- lées'dentées, à limbe cunéiforme à la base, subdécurrent sur le pétiole-

(1) On la trouve chez MM. Chauvière, rue de la Roquette ; Guérin-Modeste, à Belleville-Ménil-montant, etc.

Elles sont couvertes en dessus de poils couchés, qui en rendent la surface rude; en dessous d'une pubescence blanchâtre, dense et un peu plus douce; les florales sont beaucoup plus petites, ovales, acuminées, réfléchies ou caduques. L'inflorescence est en épis longs de 30 à 40 centim. et garnis de verticillastres très nombreux, très rapprochés. Les fleurs, au nombre de 8 à 12 dans chaque verticillastre, sont presque sessiles, petites, d'un rouge très brillant. Le calyce en est ovale-tubuleux, tomenteux-velu , à lèvre supérieure entière ; dents de l'inférieure ovales-aiguës ; corolle deux fois aussi longue que le calyce, en massue , à tube exsert, ventru , obtus, velu au sommet, nu à la base; à lèvres courtes, presque égales, dont deux très concaves ; la supérieure entière, à sommet ovale, aigu, réfléchi ; l'inférieure partagée en 3 lobes courbés en dedans sur eux-mêmes, dont le médian plus long, entier. Connectifs courtement prolongés en arrière, dilatés, réfléchis, connés longitudinalement; style glabre.

Cette espèce est remarquable par son port particulier et la disposition de ses fleurs, lesquelles font un joli effet, malgré leur petitesse, que rachète suffisamment le vif éclat dont elles brillent. La culture et la multiplication en sont très faciles. On peut la cultiver en pleine terre, dehors pendant la belle saison, mais mieux encore la tenir dans une bonne serre tempérée, un peu chaude même, pour jouir complètement de ses fleurs, qu'elle produit en automne. Elle se plaît dans un compost formé de terre franche, de terreau de bruyères et de terreau de couche bien consommé, mélangés par parties égales. On lui donne de fréquents arrosements en été; on en bassine le feuillage. Enfin , on la multiplie de graines et de boutures.

Ch. Lemaire.

Herbier général de l'amateur, contenant la description, l'histoire, les propriétés et la culture des végétaux utiles et agréables: Dédié au roi, par Mordant de Launay, continué
Loiseleur-Deslongchamps (Jean-Louis-Auguste)
1843

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