Coimbra Botanic Garden, 1868

CATALOGUE
des plantes médicinales et industrielles au Jardin Botanique de Coimbra

Depuis un nombre d'années nous nous sommes occupés avec quelque prédilection do ces végétaux, qui rendent, Fous des rapports bien divers, des services à l'homme. Ce sont d'abord, sans contredit, les plantes employées dans la médecine, qui mentent cet épithètc, mais l'étude de ce grand nombre d'autres, qui occupent de nos jours une place importante soit dans les arts et les métiers, soit comme espèces alimentaires et fourragères, n'est pas moins gratifiante pour tous ceux qui aiment à se laisser entraîner par toutes les richesses que le règne végétal leur fait entrevoir. Le nombre de ces plantes utiles augmente de jour en jour, ou,-pour parler plus correctement, la Botanique nous en fait connaître toujours davantage, car il est peu probable qu'il existe une seule espèce de plante, dont on ne pourrait pas tirer partie d'une manière ou de l'autre.
C'était donc avec un double empressement, que nous avons exécuté, au printemps passé, les ordres de la commission administrative du Jardin Botanique, c'est-à-dire, de reformer dans cet établissement, les terrains destinés à ces plantes, et en offrant le petit travail, qui traite sur cette nouvelle plantation, aux lecteurs de l'Instituto, nous nous flattons de l'espérance qu'il sera reçu avec quelque bienveillance.
Cette liste ou, si on veut, ce catalogue, travail de compilation quant aux renseignements qu'il offre, comprend à-peu-près 700 espèces, et est divisé en deux sections, dont la première traite exclusivement les plantes médicinales, en énumérant 428 espèces. C'est un petit nombre si on pense à ces milliers de végétaux qui possèdent des propriétés officinales, mais par plusieurs raisons nous étions obligés à cette grande restriction et nous nous sommes laissés guider quelque peu dans notre choix par le désir d'y représenter autant que possible une réunion nombreuse de familles naturelles et de genres, qui tous les deux varient aussi le plus souvent dans leurs propriétés principales.
Nous avons hâte d'ajouter que de cette collection il y a quelques représentants qui ne sont pas encore cultivés au Jardin, mais n'y rencontrant que 60 espèces dont nous pouvions faire usage, considérant en outre le peu de temps que nous avions à notre disposition, on comprendra facilement, qu'il était presque impossible de ne pas laisser quelques vides, qui cependant ne tarderont pas d'être remplis.
Du reste, cette plantation, déjà beaucoup plus nombreuse que celle du Jardin des plantes à Paris, recevra tous les ans un petit supplément, et nous continuerons avec d'autant plus de zèle à augmenter la collection de ces plantes utiles au jardin, plus nous verrons qu'elles éveillent le goût pour la botanique, science, qui, malgré tous ces charmes, est malheureusement encore très-peu cultivée dans le pays.
Edmond Goeze. Jardiuier dû-dit Jardin.
Coimbra, Novembre, 1868.